C'est un poème en prose, de registre fantastique : en effet, nous ne savons pas si ce récit raconte un événement surnaturel ou miraculeux, ou si c'est seulement le récit d'un cauchemar, occasionné par le déclenchement d'un orage.
Les douze voix sous la cloche font penser aux douze coups de minuit, frappés sur la cloche la plus grave du clocher : s'agit-il d'une hallucination ? D'ailleurs, à aucun moment le narrateur ne voit les magiciens : il croit d'abord les entendre, puis ils s'évanouissent (1. 9) « frappés à mort » (...)
[...] On peut y voir une ironie de l'auteur sur lui- même. PLAN Le poème se compose de six strophes, partagées en deux par le lien logique mais soudain qui marque une rupture forte et brutale. Cette rupture correspond à la chute de la foudre, qui va inverser le cours du récit et lui permettre de se terminer heureusement. On a donc un plan du texte en deux parties qui se répondent, et qui donnent à voir tantôt un extérieur (voix, girouettes, foudre, clocher . [...]
[...] Les girouettes se rouillèrent ; la lune fondit les nuées gris de perle ; la pluie ne tomba plus que goutte à goutte des bords du toit, et la brise, ouvrant ma fenêtre mal close, jeta sur mon oreiller les fleurs de mon jasmin secoué par l'orage. Aloysius Bertrand, Gaspard de la Nuit. GENRE ET REGISTRE C'est un poème en prose, de registre fantastique : en effet, nous ne savons pas si ce récit raconte un événement surnaturel ou miraculeux, ou si c'est seulement le récit d'un cauchemar, occasionné par le déclenchement d'un orage. Les douze voix sous la cloche font penser aux douze coups de minuit, frappés sur la cloche la plus grave du clocher : s'agit-il d'une hallucination ? [...]
[...] 23) : la longueur même de ce néologisme mot inventé] évoque la longueur de cette procession de voix, partant de la ronde du clocher et arrivant en ligne droite dans la chambre du narrateur. RÉSEAUX LEXICAUX L'univers sonore évoquèrent (1. voix (1. fouetta (1. criaient (1. chanterelle . éclata (1. gronda (1. 9). On remarque que ces sons sont nombreux, variés, plutôt inquiétants. On remarque aussi qu'ils disparaissent complètement et brutalement dans la deuxième partie, une fois la foudre tombée : les sons sont remplacés par des impressions lumineuses. [...]
[...] L les livres maléfiques brûlent comme une torche : c'est-à-dire avec une grande force et en donnant beaucoup de lumière. L les flammes de l'incendie du clocher sont assimilées aux flammes de l'enfer : ce sont en effet des flammes de punition, de damnation. On trouve enfin plusieurs personnifications : la lune qui courut se cacher (1. la pluie qui fouetta (1. le roman qui dormait (1. la brise qui jeta . les fleurs de mon jasmin (1. 14-15). Dans ce monde de magie, même les objets ont une âme et une volonté. [...]
[...] On remarque que la lumière est absente de la première partie, éteinte par la magie noire des sorciers, et qu'elle est au contraire essentielle dans la deuxième partie, sous la forme de la lueur effrayante de l'incendie-enfer et aussi sous la forme de la lune qui dissout les nuées et les peurs. Remarquons aussi que le feu dans le noir clocher (1. 10) fait pendant à l'ombre de Saint Jean dans le reflet des rouges flammes (1. 11). Dans les deux cas, l'ombre et la lumière se renforcent mutuellement. Cette opposition du noir et du rouge se résout avec les fleurs du jasmin, blanches comme chacun sait, dans les derniers mots du poème. Le Moyen-âge Les magiciens, la lutte du Bien et du Mal, l'église gothique (1. [...]
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