Bernanos est né à Paris en 1888 dans une famille de commerçants catholiques. Cet auteur est très attaché à son enfance et à la région dans laquelle il l'a vécue, le Pas de Calais. Bernanos est royaliste (bien que la possibilité d'une royauté ne soit plus envisageable depuis Mac Mahon, en 1875), car selon lui c'est le système monarchique qui est antilibéral et antibourgeois : le pacte féodal est fondé sur une association entre le noble et le paysan (le chevalier doit protéger le paysan et le paysan doit nourrir le seigneur) (...)
[...] Son mince petit visage esquisse une grimace de dégoût. Et même un peu plus tard, ayant sombré dans l'inconscience d'un seul coup, ses mains ne pardonnent pas, refusent de toucher le corps haï, restent crispés dans la paillasse 76) Une fois de plus, sa crainte et sa fureur se retournent déjà contre elle- même, c'est elle-même qu'elle hait. Pourquoi ? Quel remords vaudrait la honte qui la ronge et à laquelle sa pauvre logique ne saurait trouver aucune raison intelligible, car c'est la honte aveugle de sa chair et de son sang. [...]
[...] C'est en 1926 qu'il publie son premier roman : Sous le Soleil de Satan, qui est un gros succès ; puis en 1927, l'Imposture et La Joie ; en 1931, son grand roman selon lui, La Paroisse morte ; et en 1937, Nouvelle Histoire de Mouchette. En 1933, Bernanos devient infirme dans un accident de moto. En 1936, il part habiter aux Baléares, en juillet, coup d'état du Général Franco en Espagne entrainant une guerre civile entre les républicains et les franquistes qui dure 3 ans. Au début, Bernanos est pro Franco mais après la violente répression franquiste à l'égard des populations civiles et la mise en place d'un climat de terreur dans le pays, il reconsidère ses positions. [...]
[...] Quoi qu'elle fasse, il lui faudra se coucher avec sa faim. Pourvu que le père soit soûl ! Et malheureusement, la chose aujourd'hui n'est pas sûre, parce que voilà plus d'une semaine que les betteraves sont rentrées, plus de travail, l'estaminet ne doit plus faire crédit, car Mme Isambart, la nouvelle cabaretière, n'est pas tendre pour les ivrognes. Reste la bouteille de genièvre mise en réserve derrière les buches. Seulement la mère qui ne mange plus, à cause de ce mauvais mal qu'elle a dans la poitrine, prélève parfois la valeur d'un petit verre, à quoi elle substitue d'habitude une égale quantité d'eau pure. [...]
[...] La parole interdite de Mouchette : Dans le roman, Mouchette parle très peu. Au chapitre 11, lors du dialogue avec sa mère mourante elle semble muette : alors que la prise de parole de la mère représente une centaine de lignes, celle de Mouchette est réduite à moins d'une dizaine. Les phrases de la mère sont presque toutes sur le mode impératif ce qui traduit le rapport de domination entre les deux personnages. Dans ce soliloque, la fonction phatique est souvent réactivée par la mère qui semble livrer à Mouchette une sorte d'héritage moral, un bilan rudimentaire de sa vie. [...]
[...] Les mots les plus simples, les plus inoffensifs, ne s'y reconnaitraient plus. 63-64) Cette voix ne parlait naturellement aucun langage. Elle n'était qu'un chuchotement confus, un murmure, et qui allait s'affaiblissant. (p153) On trouve le thème récurent de la voix dans l'œuvre : pour Mouchette la voix est significative et matérielle : [La voix] que Mouchette vient d'entendre reste longtemps suspendue entre ciel et terre, ainsi que les feuilles mortes qui n'en finissent pas de tomber. Les voix s'apaisent lentement, ont l'air de se coucher aux pieds de la dompteuse [la maitresse] ainsi que des bêtes dociles. [...]
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