Notre mémoire étant sélective, le lecteur peut douter de la véracité des propos de l'auteur. Ce dernier raconte ses « rêves d'enfants » ; l'alliance de l'univers onirique et du passé constitue alors une difficulté majeure à se remémorer en détail certaines scènes. Cela serait alors contraire au pacte autobiographique, terme proposé par Philippe Lejeune (...)
[...] Un des plaisirs de la lecture réside dans l'identification du lecteur au personnage principal. Dans une autobiographie, les scènes racontées, truffées d'émotions et de sentiments ressentis et d'analyse personnelle, peuvent être trop personnelles et privées pour que le lecteur se reflète dans l'écrivain. Cela dépend du passé de chacun, de l'appréciation du style de l'auteur, de sa sensibilité. L'autobiographe se met à nu mais c'est le lecteur qui choisit ou non de rentrer dans son jeu. Certes, il est vrai qu'un relatif manque de sincérité dans la relation que le auteur de journal intime fait de sa vie peut parfois éloigner le lecteur de ce type d'écriture (mouvement concessif) ; mais (renversement argumentatif de ce même argument) cette critique révèle le rapport personnel du lecteur à la véracité - loin d'être un reproche, elle devient donc (liaison logique de conséquence) un vecteur d'identification du lecteur à l'auteur, identification qui, à son tour, va permettre le jugement empathique ("quand je parle de moi, je parle de vous"), II/L'autobiographie peut être une source d'apprentissage II-Le lecteur se sent concerné A)identification avec l'auteur Le pacte autobiographique implique un contrat tacite entre l'écrivain et le lecteur qui se doit d'être complice pour que l'entreprise autobiographique fonctionne. [...]
[...] Notre curiosité s'éveille et l'on comprend par exemple pour quoi Amélie Nothomb a écrit Stupeurs et tremblements Déracinée de ce Japon qu'elle a tant aimé, elle revient à la source de son enfance plus tard. L'autobiographie aide non seulement à mieux se comprendre et de surcroît elle aide à mieux comprendre un écrivain. Il faut rester fidèle à l'enfant que l'on a été. C)touché par la sincérité des auteurs La plume de l'autobiographe est nécessairement trempée dans l'encre de la sincérité. [...]
[...] C'est le cas notamment pour Primo Lévi dans Si c'est un homme qui décrit la vie dans le camp de concentration d'Auschwitz ou encore Anne Franck, enfant juive, qui relate dans son célèbre journal sa vie cachée pendant la guerre. D'autre part, certaines autobiographies sont de type argumentatif comme la toute première : Les Confessions de Rousseau. B)L'enfance et l'autobiographie L'enfance, comme je l'ai évoqué plus haut, est au cœur du genre autobiographique comme en témoigne le récit de Bernanos. Certains y consacrent leur autobiographie, notamment Nathalie Sarraute. [...]
[...] Le lecteur apprend notamment qu'elle a mené l'enquête pour retrouver des écrits de son père en lien avec sa naissance grâce à des rencontres. D'autres écrivains vont plus loin en rendant hommage à leur parents. C'est le cas dans Livret de famille de Patrick Modiano. Ce livre est une recomposition de la réalité pour aller à la une recherche de la vérité. L'auteur imbrique les différentes pièces du puzzle de son passé, dégotant des informations sur ses parents, des photos de l'Occupation, réinvente leurs souvenirs . [...]
[...] D'ailleurs, Charles Juliet est sûrement l'un des auteur le plus adroit pour peindre ses états d'âmes ; «Cet amour qui n'a cessé de croître( ) il t'érode, te dénude Désillusions. Révoltes. Accablement Murée dans ton mutisme Impliqué par la deuxième personne, le lecteur ne parcoure plus ces mots passivement, l'écriture prend un sens profond, touche, blesse même. Victor Hugo n'a donc pas tord en disant ; "Quand je parle de moi, je parle de vous.". Les hommes si différents soient-ils se confondent. [...]
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