Bernanos, La liberté pour quoi faire ?

Résumé du document

Commentaire détaillé d'un passage du discours de Bernanos prononcé en 1947 en Suisse et intitulé "La liberté pour quoi faire ? " Bernanos ouvre ici une réflexion anxieuse sur la civilisation des machines et les risques d'asservissement qu'elle fait peser sur l'homme. Ce passage a une portée visionnaire, Bernanos dénonçant la crise spirituelle et la naissance d'une monstruosité : la « civilisation totalitaire ».

Extraits

[...] BERNANOS, La liberté pour quoi faire ? De Jeunes gens, on vous dit que les nations . [...]

[...] on n'aura plus II- Un texte visionnaire une civilisation corrompue - champ lexical de la folie folle, fous et de l'absurdité une extraordinaire, une prodigieuse contradiction dans les termes : cette guerre absurde a été librement décidée cette guerre qu'ils avaient désirée - dénonce l'endoctrinement : ces égarements ils ont fait leur dieu d'un homme - idée que le mal est dans l'homme, qu'il vient de l'homme lui-même : c'est la civilisation (donc le progrès) qui corrompt l'homme : elle fait des fous elle entre en vous par tous les pores ( exemple de la barbarie nazie : le mal n'est venu que d'elle, de son propre fonds - l'Allemagne était une civilisation comme les autres souligne la culture de cette civilisation ce n'étaient pas des sauvages, c'étaient des fils de l'antique, de l'illustre chrétienté allemande une des plus hautes cultures de l'humanité - insiste sur la similitude entre jeunes Français et Allemands des millions de garçons qui vous ressemblaient vos voisins vos camarades ( idée que le mal peut surgir n'importe où, que le pouvoir totalitaire et l'aveuglement des hommes peuvent renaître partout aucun de nous ne peut être assuré de n'en être pas corrompu à son tour ( danger qui guette tous les hommes un appel vibrant à la révolution de la liberté - c'est volontairement que les hommes ont renoncé à leur liberté ils étaient fiers de l'avoir donnée se vanter libérés de la liberté ( souligne l'absurdité du nazisme : perte de sens, basculement dans l'insensé - insiste sur l'importance de la volonté pour se battre pour la liberté : champ lexical de la volonté, chiasme implacable lucidité / volonté inflexible - cherche à mobiliser tout ce qui constitue l'homme : l'énergie physique toute la force de leurs bras et spirituelle tout l'enthousiasme de leurs cœurs - appel à une explosion une révolution une insurrection ( réveiller les consciences - opposition entre le 1er paragraphe où dénonce la civilisation des machines (omniprésence vocabulaire concret, économique) et le dernier paragraphe, où appelle à une mobilisation des hommes par le SPIRITUEL ( vocabulaire religieux Dieu occurrences), allusion à la naissance du Christ), vocabulaire abstrait (comme volonté, forces spirituelles, Esprit appelle à une re-spiritualisation du monde : redonner du sens (solution religieuse pour lui) > A espoir en l'homme (espoir au sens chrétien : Dieu veuille Dieu veuille un texte oratoire, qui vise à convaincre - se fait prophète : opposition entre l'aveuglement général des hommes vous vous croyez, on vous dit répété 2 fois) et sa voix c'est moi qui vous le dis sa dénonciation ce n'est pas vrai je dénonce - semble ici montrer le chemin aux égarés : opposition binaire il ne s'agit pas de Il s'agit de - ce texte est un discours qui s'adresse à un public qu'il veut convaincre ( nombreux pronoms personnels vous travail du rythme (gradation Eux qui . Ponctuation mouvementée : accumulation de points d'exclamation - procédés oratoires : nombreuses anaphores Jeunes gens ! [...]

[...] Ce passage a une portée visionnaire, Bernanos dénonçant la crise spirituelle et la naissance d'une monstruosité : la civilisation totalitaire Une critique virulente du progrès le contexte : l'après-guerre - champ lexical de la guerre et de la violence ( chaos et destructions de l'après-guerre - Europe en ruines - période de reconstruction ( série de verbes exprimant l'action : construire, croître, refaire, fabriquer, s'organiser - choc psychologique suscité par la découverte de l'horreur des exactions nazies (adjectifs totalitaire et concentrationnaire et par les millions de morts exterminés il faut se hâter de sauver l'homme cette civilisation est folle - fin du positivisme (fin XIXème siècle : le rêve imbécile de vos pères de 1900 et de la croyance dans le progrès de l'humanité par les sciences s'imaginaient la paix universelle assurée par la concurrence pacifique du commerce et de l'industrie une dénonciation du mythe de la mécanisation - je dénonce ( critique forte de l'aveuglement des hommes : champ lexical de l'illusion, l'aveuglement s'imaginer, rêve, naïfs, imbéciles - illusion de la paix grâce au progrès et aux machines -étude de l'énonciation : je et vous puis nous ( s'inclut lui- même est menacé comme les autres - omniprésence des notions de mécanisation et de technique ( machines occurrences), puissance technique de l'univers + omniprésence du vocabulaire économique développement, organisation économique, production, marchés ( Ce vocabulaire symbolise la menace pour l'homme - idée de piège refermée sur vous - monstre économique = référence aux modèles communiste / libéral (les rejette tous les deux) - par la mécanisation, c'est le droit du plus fort qui va s'installer monopole - succession de 2 superlatifs : la plus puissante la mieux outillée ( c'est alors que l'homme va perdre ses droits on nous en refusera le droit et sa volonté perdu le goût de la liberté perdu le sommeil et l'appétit perdu la liberté . ) ( répétition du verbe perdre et de tournures négatives il ne nous restera que . [...]

[...] Ce texte est extrait d'un discours prononcé en 1947 en Suisse et intitulé La liberté pour quoi faire ? Bernanos ouvre ici une réflexion anxieuse sur la civilisation des machines et les risques d'asservissement qu'elle fait peser sur l'homme. [...]

[...] jusqu'à le signal de l'insurrection de l'esprit ! Ecrivain catholique (1888-1948), romancier et auteur notamment de Sous le soleil de Satan et du Journal d'un curé de campagne. [...]