Dans l'esprit du classicisme, cette pièce emprunte ses personnages à l'antiquité romaine et à une indication de l'historien Suétone concernant un amour malheureux entre Titus et Bérénice en l'an 79 après J.C. Titus est le nouvel empereur suite à la mort de son père Vespasien. Il compte exercer le pouvoir tout en assumant au grand jour son amour pour Bérénice. Celle-ci est sa maitresse depuis 5 ans mais aussi la reine de Palestine ramenée par Titus suite à l'annexion de la Judée à Rome.
La scène 5 (vers 297 à 322) achève l'acte et donne pour la première fois l'occasion à Racine de montrer aux spectateurs toute l'ampleur de l'amour de Bérénice (...)
[...] Avec une certaine ironie cruelle, portée par son illusion, Bérénice s'en va offrir ses vœux à son empire heureux . qui sera cause de la fin de son bonheur. Conclusion : Cette scène respecte parfaitement le rôle que le classicisme attribue au premier acte d'une pièce : l'exposition de l'essence tragique de l'intrigue à venir. Bérénice par son auto persuasion lyrique et tendre amène elle-même le grand thème de la pièce : le conflit entre d'une part Rome (et les exigences propres au réalisme du pouvoir) et d'autre part la force des sentiments amoureux. [...]
[...] Bérénice se trompe du tout au tout en s'entêtant à croire qu'un empereur impose sa volonté alors qu'il est aussi prisonnier de son statut _ Aveuglée par ses sentiments, par sa foi dans la persistance des sentiments ; Bérénice ne voit qu'une unanimité autour de Titus car elle attribue au peuple et au monde entier son propre regard d'amoureuse : peut-on le voir sans penser comme moi . Significativement, c'est une question rhétorique qui amène cette affirmation comme si elle sentait peut- être la possible fragilité de cette assimilation du peuple à elle. _ L'illusion d'un peuple soumis : Bérénice oublie qu'elle est palestinienne et que Rome a des exigences qu'un empereur doit prendre compte. [...]
[...] Dans l'esprit du classicisme, cette pièce emprunte ses personnages à l'antiquité romaine et à une indication de l'historien Suétone concernant un amour malheureux entre Titus et Bérénice en l'an 79 après J.C. Titus est le nouvel empereur suite à la mort de son père Vespasien. Il compte exercer le pouvoir tout en assumant au grand jour son amour pour Bérénice. Celle-ci est sa maitresse depuis 5 ans mais aussi la reine de Palestine ramenée par Titus suite à l'annexion de la Judée à Rome. [...]
[...] L'impression visuelle de la cérémonie est en fait un écho de son coeur qui brûle pour Titus. _ Une composition picturale qui place Titus au centre du tableau : il est l'objet de toutes les attentions de la même façon que Bérénice se focalise sur lui Tous ces yeux qu'on voyait venir de toutes parts, Confondre sur lui seul leurs avides regards Du reste, le vers 316 confirme la position de Titus comme centre du tableau . et du monde entier : Le monde en le voyant eût reconnu son maître ? [...]
[...] L'amour de Bérénice se révèle aussi dans son plaisir à faire chanter les mots. _ L'ouverture sur le thème de la splendeur de cette nuit (vers 301) se développe comme une symphonie grâce aux accumulations nombreuses (vers 303 à 305 et vers 307, 308) et aux répétitions comme une litanie des ces ce cette La voix de Bérénice monte comme un hommage solennel vers Titus avec toute l'amplification apportée par ces effets. _ La rythmique est essentielle et révèle un art racinien subtil de la composition musicale : il y a un jeu, une alternance des phrases longues, des périodes qui s'étalent (vers 306 puis vers 309, 310) et par contraste des alexandrins saccadés qui épousent le battement effréné du cœur de l'amoureuse enthousiaste (vers 303 à 305 puis vers puis vers 311.) _ Les sonorités ne cessent de porter et souligner les nuances des émotions amoureuses de Bérénice : les sifflantes c s f ch v dominent la description de la cérémonie au point de suggérer le souffle admiratif, le halètement précipité d'une femme aimante. [...]
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