Le thème élégiaque, pathétique à souhait, de la séparation amoureuse était souvent illustré par les romans et les ballets de cour de l'époque. Cinquième tragédie de Racine et deuxième des trois tragédies romaines (après
[...] Bérénice arrête Antiochus qui s'apprête à sortir Trop généreux : très nobles. Même sens de l'adjectif au vers Vous = Antiochus Je l'envisage = je regarde Titus en face La pourpre des Césars = la richesse des empereurs et la considération qu'on a pour eux Je l'avoûrai = je l'avouerai Alarmes : troubles, vives inquiétudes Ni que = et ne vaut pas non plus que les prémices : les commencements Le sujet de ce verbe est l'univers (v.1485) Délices = selon Suétone, Titus fut surnommé les délices du genre humain À la scène précédente, Titus a demandé à Bérénice de ne pas se suicider, sous peine de se suicider Voeux = déclarations d'amour (qu'Antiochus pourrait lui faire en d'autres lieux). [...]
[...] La répétition du verbe aimer à trois reprises souligne l'amour de Bérénice et l'imparfait exprime en même temps l'impossible accomplissement au présent de cet amour. Mais le sommet pathétique de cette tirade réside sans doute dans le vers 1500. Ce vers concentre en effet l'expression du déchirement auquel les amants sont confrontés. La contradiction de la situation est formulée de manière éclatante par la symétrie parfaite, à la fois syntaxique et sonore des deux hémistiches aime ( . ) fuis ( . [...]
[...] Fils de l'empereur Vespasien, Titus s'est épris de la reine juive de Palestine, Bérénice, pendant la campagne de Judée (70 de notre ère). Devenu empereur à son tour, il veut épouser la reine, mais la loi romaine s'y oppose. Cette tragédie est l'illustration de la phrase de l'historien romain Suétone : invitus invitam dimisit il la renvoya malgré lui, malgré elle Le personnage d'Antiochus est quant à lui inventé par Racine. I. UNE SCÈNE ORIGINALE DE DÉNOUEMENT DE TRAGÉDIE : UNE SCÈNE DE SÉPARATION AMOUREUSE (QUOI Racine écrit dans la préface de Bérénice : Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie ; il suffit que l'action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s'y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. [...]
[...] La grandeur des Romains, la pourpre des Césars5 N'ont point, vous le savez, attiré mes regards. J'aimais, Seigneur, j'aimais, je voulais être aimée. Ce jour, je l'avoûrai6, je me suis alarmée : J'ai cru que votre amour allait finir son cours. Je connais mon erreur, et vous m'aimez toujours. Votre cœur s'est troublé, j'ai vu couler vos larmes : Bérénice, seigneur, ne vaut point tant d'alarmes7, Ni que8 par votre amour l'univers malheureux, Dans le temps que Titus attire tous ses voeux Et que de vos vertus il goûte les prémices9, Se voie10 en un moment enlever ses délices11. [...]
[...] 1 Commentaire de la fin de Bérénice de Racine : acte V scène 7 Texte : Bérénice, reine de Palestine, est aimée de Titus, empereur de Rome, mais ne peut l'épouser car les lois romaines s'y opposent. Antiochus l'aime sans espoir. Ce dernier vient d'avouer à Titus qu'il était son rival et a annoncé qu'il allait se retirer pour mettre fin à ses jours. SCÈNE 7 TITUS, BÉRÉNICE, ANTIOCHUS ( . ) BÉRÉNICE, se levant. Arrêtez, arrêtez1. Princes trop généreux2, En quelle extrémité me jetez-vous tous deux ! Soit que je vous3 regarde, ou que je l'envisage4, Partout du désespoir je rencontre l'image. [...]
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