Commentaire composé entièrement rédigé d'un extrait de la pièce "En attendant Godot" écrit par Beckett. L'extrait étudié est le début de l'acte 2 au moment où Vladimir s'aperçoit que des feuilles ont poussé sur l'arbre (de "c'est vrai" à "c'est vrai, nous sommes intarissables").
[...] Les clés sont données dès l'ouverture du rideau : Rien à faire Ou rien à voir. L'existence est monotone et répétitive, elle donne la nausée, le spleen, conduit à l'indifférence du ceci égale à cela. Beckett veut nous faire comprendre qu'il y a quelque chose d'absurde dans l'existence humaine : attendre Godot c'est espérer que cela va changer et être pourtant totalement lucide sur le fait que cet espoir est absurde. La pièce touche tous ceux qui partagent cette impression de fond sur le sens de la vie. [...]
[...] Cela met en relief le sentiment que ressent l'homme devant le néant de l'existence. Ils reconnaissent que le besoin de parler est l'essence même de l'homme. D'ailleurs, la dernière réplique d'Estragon : Essayons de converser ( ) puisque nous sommes incapables de nous taire implique le spectateur par l'utilisation de la deuxième personne du pluriel nous Ainsi, de ce désir de langage, émerge parfois une sorte d'harmonie et de poésie à deux. Par conséquent, le langage semble être d'un côté impuissant et absurde et de l'autre côté être essentiel et capable de poésie. [...]
[...] En effet, à la ligne 27, il parle d' un énergumène Il ne prononce jamais leur prénom. Autrui nous est présenté comme un ennemi. Un ennemi tel que nous le faisait comprendre Sartre dans Huis clos par sa fameuse phrase : L'enfer c'est les autres Ainsi, de même que Sartre mettait en scène trois personnages en enfer, faisant chacun le bourreau des deux autres ; Vladimir et Estragon semblent voués à rester ensemble éternellement et subir les méchancetés d'autrui. Les rapports avec les autres semblent être toujours empoisonnés : ce sont des rapports infernaux. [...]
[...] Cette perte de mémoire d'Estragon se retrouve également au sujet de Lucky et Pozzo. Nous pouvons dire que la réplique d'Estragon à la ligne 21 est révélatrice de la relation quelque peu absurde qu'il entretient avec sa mémoire : il dit en effet : Je suis comme ça. Ou j'oublie tout de suite ou je n'oublie jamais Malgré cette perte de mémoire Estragon semble être conscient de la mort à venir. Les morts sont d'ailleurs plus nombreux que les vivants. [...]
[...] Nous retrouvons dans cet extrait ces mêmes protagonistes. Le second acte ressemble étrangement au premier. L'action se déroule le lendemain au même endroit et à la même heure. Quelques changements sont pourtant perceptibles. L'arbre compte maintenant quelques feuilles. Vladimir et Estragon viennent de se retrouver et Vladimir vient de rappeler à son compagnon la raison de leur présence. La conversation prend alors prétexte l'arbre, unique modification du quotidien. Aussi, alors que Vladimir remarque la métamorphose, Estragon, quant à lui, refuse ce changement. [...]
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