Leçon de niveau universitaire portant sur "Le Roman de la famille Almaviva" dans la trilogie de Beaumarchais : Le barbier de Séville, Le Mariage de Figaro et la Mère coupable. L'analyse est articulée en trois moments forts dans lesquels sont montrés comment Figaro, figure complexe, est le maillon essentiel de la famille. L'évolution des personnages et leur accès à un autre statut sont étudiés ainsi que la continuité dans le temps d'un rôle. Ce document constitue un bon exemple de la prestation attendue lors des oraux concernant les concours de recrutement de professeurs de Lettres.
[...] Le second sans famille, important dans la trilogie, c'est Figaro. S'il n'a pas de parents, il n'est pas réellement orphelin. Il fut enlevé quelque trente ans auparavant tout ceci est expliqué au lecteur spectateur dans la Lettre sur la critique (page 28). Il peut être surprenant de constater sa piété filiale qui s'exerce à plusieurs reprises, dès la scène Acte I puis à la scène 5 de l'acte III. Autour de Figaro naissent et disparaissent des membres d'une famille éphémère : ainsi la petite Figaro qui a été nommée à propos du cornet de bonbons envoyé par Rosine (II et III du Barbier) disparaît définitivement ; sa nièce qui se marie à la scène 1 de l'Acte IV est effacée de l'intrigue). [...]
[...] Certains critiques évoquent le mélodrame et René Pomeau relève toutes les invraisemblances distillées par ce drame bourgeois. C'est une des raisons qui donne à cette 3ème journée ce genre dramatique nouveau, parce qu'hybride, et rend la pièce déconcertante 3. Par ces mariages qui se succèdent, et qui demeurent le motif commun aux trois journées, la famille Almiva s'accroît. Si l'on peut parler d'unité parce que toutes les intrigues se jouent autour du couple noyau des 3 pièces, c'est néanmoins Figaro qui est le pivot par sa continuité chronologique d'un même rôle. [...]
[...] Par cette pérennité de plusieurs personnages, cette saga familiale rend compte d'une évolution ; l'on y voit les tranches d'âge des protagonistes et leur évolution. L'atmosphère elle-même subit une modification, malgré la tonalité crépusculaire de la 3ème journée. Cette longue histoire qui s'écoule sur plus de 23 ans, et du fait de l'entrelacement des intrigues, même si certaines invraisemblances ont pu être relevées ça et là, donne un peu l'aspect d'un roman de plusieurs vies qui vient contredire l'unité de ton. [...]
[...] D'être unique, et mis en avant par le titre, il devient élément d'une combinaison binaire explicitement indiquée par le titre de la 2ème journée. De titre en titre, les éléments se conjuguent pour former, avec la Mère coupable, une combinaison en trio évoquant la mère, le père et l'enfant. Mais ce n'est pas si simple ; il existe bien au sein de cette famille Almaviva nombre de mariages mais ils se distribuent entre mariages réels et possibles s'opposant aux mariages fictifs ou impossibles tout comme il existe dans cette large famille ou compagnie selon l'expression de Figaro des parents réels ou fictifs. [...]
[...] Une profondeur qui s'installe. o Le rite funéraire = exploration d'un théâtre possible. [...]
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