Figaro a décidé, avec l'accord de Suzanne et de la Comtesse, de berner le Comte Almaviva en travestissant Chérubin en femme, qui remplacera Suzanne au rendez-vous demandé par le Comte : ainsi le Comte pourra être surpris "en flagrant délit". Mais Figaro veut aussi affaiblir la lucidité du Comte en suscitant sa jalousie : il lui fait porter un billet indiquant que la Comtesse n'est pas seule dans sa chambre. Le Comte, ivre de jalousie, revient inopinément de la chasse (Scène 10) ; surprise, la Comtesse enferme Chérubin dans le cabinet, qu'elle refuse d'ouvrir au Comte. Suzanne, cachée, observe la scène (...)
[...] Il se permet même de désigner derechef La Comtesse Rosine bien qu'elle s'y soit opposée. A présent et dans un second temps, il faut voir la portée de ce retournement de situation car on observe dans cette scène de nombreuses accusations, d'abord directement adressées au Comte puis ensuite généralisées aux sexes opposés. Ainsi, dans cette scène on pourrait presque dire qu'on assiste au procès du Comte. La Comtesse assise, Suzanne, Le Comte on peut imaginer cela comme une scène de justice où La Comtesse serait le juge, Suzanne le témoin et le Comte le coupable, l'accusé. [...]
[...] [i]Le Mariage de Figaro est une comédie de Beaumarchais, auteur du XVIIIème, qui s'inscrit dans une trilogie. Cette pièce est la deuxième de cette trilogie, Le Barbier de Séville étant la première et La Mère Coupable la dernière. Après avoir lutté pour la représenter, elle sera finalement publiée en 1785. Le passage étudié se situé à la scène 19 de l'Acte II. Pour situer le passage, Figaro a décidé, avec l'accord de Suzanne et de la Comtesse, de berner le Comte Almaviva en travestissant Chérubin en femme, qui remplacera Suzanne au rendez-vous demandé par le Comte : ainsi le Comte pourra être surpris "en flagrant délit". [...]
[...] Je suis la pauvre comtesse Almaviva, la triste femme délaissée, que vous n'aimez plus dans laquelle la distance entre le prénom et le patronyme est ici éloquente : la jeune fille aimée et arrachée à un vieux tuteur jaloux (Bartholo) dans Le Barbier de Séville n'est plus qu'un être social condamné à assurer un rôle : celui de la femme trompée. Et enfin la Comtesse fait une insinuation, très claire, au Comte : La Comtesse, montrant Suzanne : Vous le voyez devant vous. N'aimez-vous pas mieux l'avoir trouvé que l'autre ? en général, vous ne haïssez pas de rencontrer celui-ci. [...]
[...] Puis par la suite elle se moque de nouveau de lui mais en atténuant tout de même son propos Avouez, Monseigneur, que vous la méritez un peu Elle l'accuse, lui donne la charge de fautif mais comme il le faut, sans trop l'affliger. Cependant, on remarque tout de même que c'est La Comtesse qui se montre supérieure et c'est un total renversement de situation par rapport à ce qui précède. C'est d ‘ailleurs la raison pour laquelle La Comtesse a tout d'abord du mal à s'affirmer en tant que dominante. [...]
[...] Suzanne, cachée, observe la scène. Pendant une courte absence du Comte et de la Comtesse, partis trouver des pinces pour forcer la serrure du cabinet. Suzanne récupère la clef, cachée par la Comtesse dans le fauteuil, s'enferme dans le cabinet, et se substitue à Chérubin, qui saute par la fenêtre. Quand le Comte revient, la Comtesse lui avoue que Chérubin se trouve dans le cabinet ; le Comte ouvre ce local et trouve Suzanne, "défaite" en sa tenue. La scène étudiée se trouve être celle qui succède cette découverte. [...]
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