Baudelaire, "Spleen" et "Élévation" : analyse des deux poèmes (niveau Collège)

Résumé du document

La poésie contemporaine que nous lisons aujourd'hui revêt des formes fort libres : monosyllabes, versification absente, vers mathématiques, etc. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. La poésie a connu une longue évolution au fil du temps. On peut penser à Verlaine qui a assoupli le mètre et la rime avec ses nombreux enjambements et rejets. Cependant, la grande figure emblématique de la poésie moderne reste Charles Baudelaire. Né en 1821 à Paris, c'est avec son recueil Les Fleurs du Mal qu'il a établi les bases du symbolisme et du surréalisme en poésie. C'est un voyage dans la condition humaine que nous offre le poète symboliste. Le titre du recueil traduit l'ambivalence qui se retrouve chez Baudelaire, soit le spleen et l'idéal de la vie. Il s'agit ici de retrouver ces représentations du monde antithétiques dans deux poèmes du recueil : Spleen et Élévation. Évidemment, le premier traduit l'idée du spleen et le second, celle de l'idéal. Trois oppositions de thèmes serviront à démontrer cette ambivalence : l'opposition entre l'écrasement et l'ascension, l'enfermement et la liberté et enfin, l'obscurité et la lumière (...)

Extraits

[...] Dans Spleen, la claustration physique de l'homme sert d'image pour montrer que ce dernier est emprisonné dans le spleen, dans une vie terne et monotone. Les vers de la deuxième et de la troisième strophe traduisent cette pensée : Quand la terre est changée en cachot humide, où l'Espérance, comme une chauve- souris, s'en va battant les murs de son aile timide, et se cognant la tête à des plafonds pourris.[6] Cette image d'une chauve-souris qui n'arrive pas à sortir d'un cachot montre que l'espoir que pourrait avoir l'homme devant la possibilité de s'échapper de sa conditions humaine est difficile, voire impossible. [...]

[...] On peut penser à Verlaine qui a assoupli le mètre et la rime avec ses nombreux enjambements et rejets. Cependant, la grande figure emblématique de la poésie moderne reste Charles Baudelaire. Né en 1821 à Paris, c'est avec son recueil Les fleurs du mal[1] qu'il a établi les bases du symbolisme et du surréalisme en poésie. C'est un voyage dans la condition humaine que nous offre le poète symboliste. Le titre du recueil traduit l'ambivalence qui se retrouve chez Baudelaire, soit le spleen et l'idéal de la vie. [...]

[...] Il s'agit ici de retrouver ces représentations du monde antithétiques dans deux poèmes du recueil : Spleen[2] et Élévation[3]. Évidemment, le premier traduit l'idée du spleen et le second, celle de l'idéal. Trois oppositions de thèmes serviront à démontrer cette ambivalence : l'opposition entre l'écrasement et l'ascension, l'enfermement et la liberté et enfin, l'obscurité et la lumière. En premier lieu, une opposition est présente au niveau du mouvement de l'esprit. Dans Spleen, c'est l'écrasement de l'homme et sa descente dans la misère qu'on peut voir. [...]

[...] Il est donc juste d'affirmer que la dualité entre le bon et le mal se retrouve dans les deux poèmes Spleen et Élévation, poèmes du recueil Les fleurs du Mal de Baudelaire. C'est par les différentes oppositions thématiques qu'on constate que Baudelaire représente le monde comme deux extrêmes qui se côtoient en tous lieux, en tous moments. Il fut possible de voir que la chute s'oppose à l'ascension, l'enfermement à la liberté et finalement, l'obscurité à la lumière. Ces contradictions se révèlent à être des idées récurrentes dans tout le recueil de Baudelaire. [...]

[...] Ainsi, ( ( l'horizon verse un jour noir plus triste que les nuits[9] ( ( la pluie (étale( ses immenses traînées et ( ( de longs corbillards, sans tambours ni musique; défilent lentement ( ( C'est un monde froid et ténébreux qui évoque le dégoût de tout de l'auteur, sa vision noire du monde et son incapacité à voir le beau. C'est un monde où l'Espoir vaincu pleure, et l'Angoisse atroce, despotique, sur (son( crâne incliné, plante son drapeau noir . Le poème se termine de cette façon, où Baudelaire s'incline devant son monde ténébreux, où il ne peut rien espérer, impuissant. [...]