Une première opposition est marquée entre le poète et les autres hommes. Le poète est différent puisque unique ''celui-là seul'' est l'élu, choisi pour l'expérimentation d'une grande oeuvre mais aussi pour celle de la souffrance. Le sens de la poésie est un don qui ''n'est pas donné à chacun'' (exclusivité du don). Cette prérogative est amplifiée par la métaphore filée qui lui ''a insufflé le goût du travestissement et du masque'' car le poète dissimule autant qu'il suggère par le pouvoir du langage. On note l'emploi du cliché de la bonne fée qui se penche sur le berceau du poète pour lui transmettre son pouvoir de voyant à l'inaltérable énergie créatrice : ''une fée a insufflé dans son berceau le goût du travestissement et du masque'' (allitération en ''s'') (...)
[...] À une passante, femme fatale et résolument moderne de la cité parisienne, modèle de mystère et de la perfection humaine ie la ''correspondance'' avec l'Un). Cinquième strophe Le poète apparaît ici comme tout-puissant, divin car capable d'utiliser le dont dont il dispose à n'importe quel moment, en toute ''circonstance'', dans ''l'imprévu'' et ''l'inconnu''. Baudelaire met en exergue la vanité de l'amour humain face à cette pleine jouissance, cette ''ineffable orgie'' (connotation sexuelle), à cette ''sainte prostitution'' (oxymore) de la fusion du nombre. [...]
[...] Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris, XII Première strophe Une première opposition est marquée entre le poète et les autres hommes. Le poète est différent puisque unique ''celui-là seul'' est l'élu, choisi pour l'expérimentation d'une grande oeuvre mais aussi pour celle de la souffrance. Le sens de la poésie est un don qui ''n'est pas donné à chacun'' (exclusivité du don). Cette prérogative est amplifiée par la métaphore filée qui lui insufflé le goût du travestissement et du masque'' car le poète dissimule autant qu'il suggère par le pouvoir du langage. [...]
[...] De nouveau, le poète fait ''siennes toutes les professions, toutes les joies et toutes [anaphores] les misères que la circonstance lui présente''. Image du poète ''pensif'' c'est-à-dire dont le corps est matériellement présent mais dont l'esprit s'élève dans les hautes sphères célestes contemplation). Les préoccupations du poète sont tout autres que celle de la multitude. Le poète est cet individu cahoté entre le monde des hommes résolument médiocre et l'univers divin où tout n'est qu'un, où l'unité originelle est préservée. [...]
[...] le ''divertissement'' dans Les Pensées): ''qui ne sait pas peupler sa solitude, ne sait pas non plus être seul dans une foule affairée''. On montre la double aptitude de ce poète qui relève d'expériences paradoxales: peupler sa solitude et être seul dans la foule (pour combler le vide voire sa propre indigence devient une expérience métaphysique). Troisième strophe Le poète est une figure protéiforme qui ''peut à sa guise être lui- même et autrui''. Rappel de son don, de cet ''incomparable privilège''. [...]
[...] La question de l'art est un travail (poétique). La métaphore se file petit à petit, il est ensuite question de ''prendre un bain'' dans ce multiple. L'idée de jouissance est toujours présence; ''une ribote de vitalité''. La foule est le média par lequel le poète se fait médium c'est-à-dire intermédiaire entre Dieu et les hommes. Le poète dispose de ce don qui lui permet d'entrer en communication avec la totalité du genre humain et d'en tirer une force et une ivresse insoupçonnées. [...]
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