Spleen en Anglais signifie « la rate ». Au Moyen-âge, les médecins avaient établi la théorie de l'humeur. Celle de la mélancolie, pensait-on, venait de la bile noire que sécrétait la rate. Baudelaire reprend ce mot à la mode durant le romantisme et le renouvelle.
Spleen est le dernier des quatre poèmes lyriques appartenant à la section "Spleen et idéal". Il est composé de cinq quatrains, le mètre est l'alexandrin et les rimes sont embrassées. Ce texte exprime le stade ultime du mal de vivre Baudelairien (...)
[...] L'allégorie personnifie une abstraction qui brouille la vision morale et le monde réel. Le comparé n'apparaît plus, ce qui a pour conséquence de montrer la vision de l'esprit (hallucinations). Le réseau des sonorités Le son répétitif évoque la plainte qui ne s'arrête jamais, il y a aussi le son qui évoque la souffrance gémissant Les consonnes t et que sont récurrentes pour évoquer l'agressivité. Le t et p évoque l'oppression faite sur le poète. L'allégorie remporte deux puissances contraires. Ainsi Baudelaire reprend de strophe en strophe le même thème, celui du désespoir qui s'amplifie et passe des éléments extérieurs (le paysage, bruit de la ville) à l'intériorité de l'être. [...]
[...] Le terme de la claustration se développe au file des strophes par les images du couvercle, du cercle, du cachot. Même processus pour l'humidité malsaine verse (vers puis humide (vers et pourris (vers évoque la pluie (vers 9). Les deux adjectifs bas et lourds et le substantif (nom) couvercle »tiré de la réalité trivial suggère le sentiment d'opposition. L'image de la chauve- souris incarne bien l'espérance aveugle mais affolé de ses pensées. Au vers 17, la lenteur des corbillards est rendu plus lugubre par l'absence de sons. [...]
[...] Dans la dernière strophe, l'esprit abandonne le combat. Le monde extérieur représenté par le peuple d'araignée prend possession de l'univers mentale (vers 12) tendre ses filets au fond de nos cerveaux Les images prennent alors un caractère hallucinatoire. L'éclatement de la crise Dans la 4ème strophe, le lexique de la violence se double de l'expression d'une doublure à son paroxysme (maximum). Le hurlement dirigé vers le ciel (vers 14) prend une allure d'imploration, par la comparaison qui suit ce cri, se transforme en plainte sourde exprimé par le verbe geindre qui porte une diérèse. [...]
[...] Le monde intérieur devient premier : c'est sur lui que s'achève le texte. De cette souffrance, il extrait la beauté, les fleurs du mal, par l'alchimie de la poésie. Ou, comme il l'écrit dans des fragments : j'ai pétri de la boue, et j'en ai fait de l'or Le spleen Baudelairien s'inscrit dans une lignée philosophique depuis le tædium vitae (dégoût de l'existence) du poète latin Lucrèce, en passant par l'ennui du philosophe Pascal, l'angoisse de Kierkegaard (fin XIXème siècle) ou la nausée de Sartre (XXème siècle). [...]
[...] Baudelaire reprend ce mot à la mode durant le romantisme et le renouvelle. Spleen est le dernier des quatre poèmes lyriques appartenant à la section Spleen et Idéal. Il est composé de cinq quatrains, le mètre est l'alexandrin et les rimes sont embrassées. Ce texte exprime le stade ultime du mal de vivre Baudelairien. Là encore, il est question de mélancolie, de perte de l'espérance, de mort spirituelle. Mais ici, le poète a organisé dramatiquement cette crise en trois temps. [...]
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