Ce poème nommé spleen est tiré de la section « Spleen et idéal » du recueil poétique « Les Fleurs du Mal » de Charles Baudelaire.
[...] On retrouve ici l'animal "fétiche" de Baudelaire : le chat. L'atmosphère du premier quatrain est reprise et développé : la ville, le chat et le poète sont la proie du froid (frileux v.8), de l'humidité (gouttière v.7), de la maladie (maigre et galeux v.6). Notons une impression de lourdeur et de lenteur de la diérèse qui revient à travers les termes et “sans repos”. La caractérisation de l'état malade de l'animal et l'aspect de "poète de gouttière" entraine un renversement et une correspondance entre eux : Le chat et le poète sont une seule et même chose, ils sont substituables l'un à l'autre, le chat qui cherche sa litière est comme le poète qui erre, le mot gouttière les rapproche. [...]
[...] Baudelaire, poète en proie au spleen, se perçoit sous la pitoyable apparence d'un chat maigre et sans voix, il est incapable de chanter, de parler, de créer . On a l'impression que le poète se regarde et se décrit lui même comme si il ne pouvait agir car dans état de "mort intellectuel" (c'est l'état d'impuissance lié au spleen et à la fuite du temps) : on peut alors faire une correspondance avec un poème de Ronsard ("Quand vous serez bien vieille") où il est également question de mort et de survie du poète. [...]
[...] Les verbes comme "se lamente", "accompagne en fausset" et l'adjectif "enrhumée", conviennent autant au poète qu'aux objets. Enfin le deuxième tercet est le lieu d'une progression dans cette atmosphère fantastique où les cartes prennent vie et où l'atmosphère inquiétante se transforme en une atmosphère macabre. Celle-ci est développée en premier lieu par l'évocation de "sales parfums" qui renvoient à l'odeur de la mort, et par le terme "hydropique" qui lui renvoie à la maladie et à la présence malsaine de l'eau dans le corps (évoquant déjà la transformation du corps par la mort.). [...]
[...] Dans cette section Baudelaire montre au lecteur que le poète est vaincu par l'angoisse. Spleen en Grec: rate (foie) : anciennes croyances selon lesquelles la mélancolie provient de la sécrétion de bile noire, par la rate. Pour Baudelaire, le Spleen est une aliénation du poète dans son propre génie. Le poète parle ici à la première personne ("Mon chat" v.5), il évoque apparemment son environnement : la pluie sur la ville, une cloche au son grave, son chat, le bourdon, la bûche, la pendule et pour finir deux cartes à jouer. [...]
[...] Des quatre spleens, c'est le seul sonnet en alexandrin. Ce sonnet est pratiquement régulier, mis à part les rimes du quatrain qui sont croisées (ABAB) au lieu d'être embrassées (ABBA). Pour évoquer le spleen, c'est-à- dire un état de malaise, Baudelaire garde ici une forme stricte ; ce qui n'est pas le cas dans les autres spleens. Pourtant Baudelaire exploite cette structure de façon original : Chaque quatrains et tercets forme une unité thématique Premier axe : Création d'une atmosphère C'est dans le premier quatrain qu'une atmosphère hostile et froide s'installe. [...]
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