Tout d'abord, le poète est inspiré par son environnement et parle de ses rêveries à la fenêtre pour créer ses poèmes. Cette inspiration fondée sur la nature se rapproche du romantisme, mais Baudelaire joue avec elle, la dépasse et la transfigure en s'intéressant à Paris (...)
[...] ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Recueil poétique de Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du Mal fut publié à Paris en 1857. Il donna lieu à un procès en août 1857 pour outrage à la morale religieuse ainsi qu'à la morale publique et aux bonnes mœurs Le poète fut condamné à 300 francs d'amende et à la suppression de six poèmes (qui seront publiés dans le Parnasse satyrique du 19ème siècle, à Bruxelles, en 1864, avant d'être repris avec d'autres pièces de circonstance dans Les Épaves). [...]
[...] Enfin, le travail du poète est souligné au vers 22 avec le pupitre. le refus de l'engagement - le poète tourne le dos à la réalité, évoqué par la métaphore du vers 15 (Je fermerai partout portières et volets) qui le voit se couper de la réalité physique et matérielle de la ville - il l'exprime clairement aux vers 21 et 22 : L'Émeute, tempêtant vainement à ma vitre, Ne fera pas lever mon front de mon pupitre On note l'allitération en au vers 21, sonorité sèche et sonore, une harmonie imitative faisant référence à la frappe de l'Émeute (révolution de février 1848, proclamation de la Seconde République) sur la vitre. [...]
[...] III- Le travail du poète Sa situation le poète lui-même est mis en scène dans le poème, à travers : -sa pauvreté, évoquée par la mansarde du vers et qui l'assimile aux domestiques et aux étudiants -l'attitude traditionnelle des poètes de l'époque, enclins à la rêverie (vers et Les deux mains au menton (vers 5). son inspiration se confond avec la rêverie et est assimilée à un travail volontaire maîtrisé dès le premier vers : Je veux . composer. De plus, l'évocation de références antiques (églogues, vers 1 ; Idylle, vers 20) renvoie à la notion de mission sacrée : l'inspiration du poète passe par la perception de son environnement. [...]
[...] Il y participe, à la recherche de rencontres décisives, en quête de symboles qui font de ces spectacles les reflets d'un monde complexe, celui de la condition humaine, celui de sa propre vie. Le poème Paysage est le premier de cette deuxième section, ayant donc un rôle important à jouer pour la présenter et en annoncer le contenu. L'auteur s'attache à la reproduction de son univers naturel environnemental mais en l'embellissant d'une manière personnelle, passant de la contemplation à la création poétique. [...]
[...] La beauté de l'univers obtenu est mise en valeur par de nombreux procédés : - l'utilisation du pluriel au vers 13 (les printemps, les étés, les automnes) renvoie à une idée d'éternité accentuée par soir et matin (vers 19) - le champ lexical de la chaleur (soleil, brûlants) - l'emploi d'un chiasme syntaxique aux vers 25 et 26 De tirer un soleil de mon cœur, et de faire De mes pensers brûlants une tiède atmosphère - l'opposition à la banalité du réel, comme par exemple .mes féeriques palais s'oppose à mansarde .Des jardins, des jets d'eau s'oppose à fleuves de charbon .la réponse des vers 21-22 aux vers 5-6 - l'art de la versification avec l'opposition entre l'allitération en et nasales du vers 5 (sons étouffés) et l'assonance en (sons clairs) du vers 16. Conclusion Ce poème reste influencé par le romantisme, avec notamment Rêverie de Victor Hugo, vingt ans plus tôt. Mais en même temps, Baudelaire est le créateur de son propre monde, tout à fait dépendant, revendiquant ainsi son statut de poète. C'est une vision contrastée et pourtant cohérente du paysage urbain qui prouve qu'un spectacle familier, prosaïque peut aussi être matière à poésie. [...]
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