Le poème s'ouvre sur la présentation des lieux de cette inspiration poétique. La poète voit ce qui constitue la matière de son inspiration. Le travail poétique dépend de sa volonté. Tous les termes se rapportent à la nature ("églogue", "coucher auprès du ciel") qui permettent à Baudelaire de montrer que la poésie urbaine sera l'équivalent de celle de la nature (...)
[...] La sonnerie des cloches, qui est une perception auditive, est le point de départ de l'ascension. Vers 5-6 : " Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde, Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde " L'atelier connote une activité bourdonnante des hommes et les deux relatives soulignent l'habitude de la méditation. La mansarde montre les conditions matérielles du poète à loger sous les toits, mais le poète a besoin de s'éloigner des plaisirs du monde ("chastement"). [...]
[...] Ces expressions donnent un univers magique au crépuscule urbain, c'est une ville de lumière et de mouvement. Ce mouvement est souligné par le rejet du vers 9 au vers 10. Vers 10 : Ce spectacle anodin devient une très grande source d'inspiration au poète. Le monde est secret, banal, mais inspirateur par son caractère anonyme (cf. Fenêtre). Vers 11 : Le mouvement est ascensionnel pour la fumée des cheminées d'usine. Il y a une opposition de sens entre le firmament dont la lumière est éclatante et la noirceur du charbon. [...]
[...] Le quatrième tableau : un sizain. Vers 21 - 26 : " L'Emeute, tempêtant vainement à ma vitre, Ne fera pas lever mon front de mon pupitre Car je serai plongé dans cette volupté D'évoquer le Printemps avec ma volonté, De tirer un soleil de mon coeur, et de faire De mes pensers brûlants une tiède atmosphère. " L'allégorie de l'émeute renvoie au contexte historique, à l'agitation sociale de l'époque. Les allitérations en et en qui sont des sons "durs" montrent la violence. [...]
[...] Baudelaire : " Les Fleurs du Mal " (1857) (Tableaux parisiens, LXXXVI) Paysage Texte : Je veux, pour composer chastement mes églogues, Coucher auprès du ciel, comme les astrologues, Et, voisin des clochers, écouter en rêvant Leurs hymnes solennels emportés par le vent. Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde, Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité, Et les grands ciels qui font rêver l'éternité. Il est doux, à travers les brumes, de voir naître L'étoile dans l'azur, la lampe à la fenêtre Les fleuves de charbon monter au firmament Et la lune verser son pâle enchantement, Je verrai les printemps, les étés, les automnes ; Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones, Je fermerai partout portières et volets Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais. [...]
[...] Le "pupitre" rappelle le thème de l'enfance. Le poète est un effort familier des genres poétiques traditionnels. Il ne veut pas innover mais rester fidèle. Notons l'enjambement du vers 23 au vers 24. La poésie ressemble à de la sorcellerie évocatoire qui fait intervenir la sensibilité, le coeur et l'esprit. Le terme "volupté" évoque le plaisir qu'éprouve le poète. Il s'agit d'une liberté totale de l'imaginaire qui crée un monde merveilleux. Le terme "Printemps" contraste avec les saisons que le poète a déjà pu observer. [...]
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