Un succube est un personnage de légende. Un démon qui prend la forme d'une femme pour séduire un homme durant son sommeil et ses rêves. Son pendant masculin est l'incube. On peut se demander pourquoi le poète a pensé au succube plutôt qu'à l'incube puisque c'est la muse, donc une femme qui a été séduite. Elle ne peut donc l'être que par un incube. Cette confusion du poète peut révéler que la muse représente en fait le dédoublement du poète (...)
[...] Le vers 9 se termine par un enjambement. En effet la phrase n'est pas terminée. Dans le vers 10, la proposition est énoncée en entier avec inversion du complément d'agent et du verbe à la voix passive. On peut penser au lait maternel avec le mot sein mais le mot pensers appartient au domaine rationnel, au domaine de la raison qui lutte contre la folie du 4ème vers, folie qui aboutit au mutisme. C'est un archaïsme synonyme d'idées rationnelles. L'adverbe toujours traduit un désir de présence éternelle de cette rationalité. [...]
[...] Apparition d'un autre être, un être masculin meurtri, La muse représente alors le poète lui-même qui se dédouble. Elle est comparée implicitement à Marius, général romain, vaincu et réfugié dans les marais du Minturnes, Elle est victime d'une lutte virile dont elle sort vaincue, Recherche dans la poésie d'autrefois, la poésie à ses origines et le christianisme, Image bucolique, Une pastorale. Ironie? «pensers forts pensées viriles, une muse prête à combattre pour révéler le monde, Une muse habitée par des divinités masculines. [...]
[...] Dans le vers l4, les dieux sont nommés. Le poème se termine alors sur le vœu d'une poésie pastorale, bucolique. On pense aux Bucoliques et aux Géorgiques de Virgile (1er siècle avant et après JC). Entre le deuxième hémistiche du vers 13 et tout le vers 14 on constate un chiasme qui enserre l'inspiration poétique dans une tradition antique révolue. Les noms propres des dieux, situés dans la phrase entre le chant du pâtre et la fertilité de la terre donne de la muse idéale l'image d'une terre fertile sur laquelle l'homme sèmerait et créerait. [...]
[...] Il est question alors des difficultés de la création poétique, des terreurs du poète, de ses compromissions, de la panne de l'inspiration. Le poète se montre en train de tenter de la ressusciter par son travail. Ce poème ouvre ce cycle qui se termine à Le guignon» (XI). Il appartient au cycle des obstacles du réel qui viennent s'opposer aux élans du poète vers l'Idéal. Le poète nous plonge alors dans le Spleen rate en anglais. En fait, c'est un mot latin d'origine grecque = rate, hypocondrie. [...]
[...] Baudelaire partage ici la conception baroque de ce que le rêve nocturne a de maléfique. Le père d'Hamlet est mort pendant son sommeil. C'est pourquoi il est condamné à errer jusqu'à ce qu'il soit vengé. Mercutio, dans R et rappelle les mauvaises intentions qui président aux rêves nocturnes dans sa tirade de la reine Mab. Le teint de la muse est assimilé implicitement à un miroir avec l'emploi de «réfléchies cette métaphore appartient à la thématique baroque. L'état dans lequel la muse se trouve et le sentiment qu'elle est susceptible d'éprouver sont associés par deux caractéristiques communes: le manque de chaleur, le manque de paroles. [...]
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