Les Métamorphoses du vampire était initialement inclus dans la section Fleurs du Mal qui complète, avec Tableaux parisiens et Le vin, le triptyque des tentatives de réponse au spleen évoqué dans la forme d'exposition du recueil que constitue la première section, Spleen et idéal.
Ce texte a réellement heurté les susceptibilités de l'époque, puisqu'il est resté tu ... jusqu'en 1945. On y retrouve, sous les traits du vampire, un thème obsessionnel chez l'auteur : l'union de l'amour et de la mort dans la femme (...)
[...] Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante, Et quand je les rouvris la clarté vivante, À mes côtés, au lieu du mannequin puissant Qui semblait avoir fait provision de sang Tremblaient confusément des débris de squelette, Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer, Que balance le vent pendant les nuits d'hiver. Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Les Métamorphoses du Vampire (LXXXVII) ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Recueil poétique de Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du Mal fut publié à Paris en 1857. C'est une œuvre qui donna lieu à un procès en août 1857 pour outrage à la morale religieuse ainsi qu'à la morale publique et aux bonnes mœurs : sur les cent poèmes qu'elle contient, treize sont incriminés. [...]
[...] Le tribunal ne retiendra que l'atteinte à la morale publique et six poèmes (Les Bijoux XX, Le Léthé XXX, A celle qui est trop gaie XXXIX, Lesbos LXXX, Femmes damnées LXXXI, Les Métamorphoses du vampire LXXXVII) seront retirés des prochains volumes imprimés. Ces poèmes seront publiés dans le Parnasse satyrique du 19ème siècle, à Bruxelles, en 1864, avant d'être repris avec d'autres pièces de circonstance dans Les Épaves. Également condamné à 300 francs d'amende, Baudelaire écrit à l'impératrice pour tenter d'atténuer le jugement, suite à quoi, son amende est réduite à 50 francs par le garde des Sceaux. [...]
[...] II- La conséquence fatale de cette volupté Un poème misandre Dans son discours (vers 5 à la femme semble occulter le poète auquel pourtant elle s'adresse. L'expression mon cher savant (vers 11) prend alors un sens ironique. En effet, le masculin est affublé de connotations péjoratives : - de faiblesse morale (perdre . l'antique conscience, vers 6 ; pleurs, vers - de faiblesse physique (les vieux, vers 8 ; l'absence de résistance masculine implicite du vers 12). Ces connotations culminent lors de la disparition des amants dans l'hypallage du vers 15. [...]
[...] Ce corps naturel et érotique est mis en valeur part deux accessoires : le busc (vers et le musc (vers 4). L'animalité de la femme tant haïe par Baudelaire apparaît alors dans : - la comparaison avec un serpent (vers reprise par la femme elle-même au vers 12 (Lorsque j'étouffe un homme) - la ressemblance de ses paroles à un venin (Laissant couler ces mots tout imprégnés de musc, vers 4). L'auteur va même plus loin : il vampirise la femme. [...]
[...] Ainsi, elle ne donne ni n'inspire rien : elle ne fait que prendre. L'ellipse entre les vers 16 et 17 suggère l'action et les conséquences de la volupté, action par laquelle la femme prive le poète de ses forces. La déification de la femme La femme est doublement célébrée : elle est celle qui cultive le culte de l'amour, mais aussi celle qui est honorée par ce culte : - la réciprocité de l'amour est soulignée par l'échange des rôles entre les vers 12 et 13. [...]
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