Baudelaire consacre ici un de ses Petits poèmes en prose à une chose autant inattendue que banale : les fenêtres. À partir d'une expérience anecdotique, il fait une sorte d'apologue paradoxal où par l'observation d'une vieille femme derrière sa fenêtre, le poète dégage un mouvement d'identification qui transporte son moi vers les autres et en retour, le nourrit et l'aide à être pleinement (...)
[...] Ainsi, l'auteur suggère que c'est justement derrière une fenêtre fermée que tout se passe. L'élargissement poétique des dimensions de la fenêtre L'art de Baudelaire consiste à mettre en scène un élargissement poétique du cadre réaliste d'une banale fenêtre. À cette fin, il recourt à : - des indéfinis suggérant la multiplicité .autant de choses que, ligne 2 .moins intéressant que, ligne 4 .ce qui se passe, ligne 5 - un rythme ternaire avec inversion du sujet (vit la vie, rêve la vie, souffre la vie, lignes qui met en valeur les verbes d'action et donne à la vie sa dimension protéiforme. [...]
[...] Ainsi, il se dit fier (ligne aidé (ligne 15) par cette expérience. Tel un alchimiste, il transforme la boue en or. De cette expérience du regard, de ce partage (même lointain) du malheur des autres, il reste un objet (ligne poétique, un témoignage : le poème. Deux autres poètes choisiront les fenêtres comme sujet poétique, Mallarmé et Apollinaire, ainsi que bien des peintres, tels Vermeer, Van Gogh ou Matisse entre autres, témoignant la qualité de l'objet comme représentatif de l'image de ces artistes. [...]
[...] - L'absence d'une métrique déterminée et la fluidité du poème en prose renforcent cette impression de grande simplicité. II- Le banal magnifié par le regard du poète Une correction des idées reçues Dès le début du poème (premier paragraphe), Baudelaire utilise un paradoxe pour amener le lecteur à corriger ses idées reçues. Ainsi, les trois premières phrases ont une structure identique et se terminent par des expressions suggestives, volontairement placées en fin de phrase : une fenêtre fermée (ligne une fenêtre éclairée d'une chandelle (lignes ce qui se passe derrière une vitre (ligne 5). [...]
[...] T E X T E Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que 5 ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie. [...]
[...] On y relève l'absence du pronom personnel je. - la seconde : lignes 7 à 16 Le je du poète et son expérience sont mis en avant. L'emploi du présent de vérité générale y renforce le registre didactique qui délivre un message intemporel. Le registre didactique passe alors par : - le recours à des indéfinis à caractère généralisant : celui qui (lignes 1 et Ce qu'on peut voir (ligne 4). Baudelaire présente l'observateur et le sujet, de façon générale d'abord (inaugurant le poème avec un pronom démonstratif masculin Celui qui), avec une forme impersonnelle et sur le ton d'une affirmation forte soulignée par le présent de vérité générale, des termes péremptoires forts (ne . [...]
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