Une composition originale : dans tout le poème, l'auteur fait alterner l'alexandrin, vers classique le plus courant, avec le pentasyllabe, vers impair plus musical. Les rimes sont croisées dans les 12 premiers vers, plates dans les deux derniers, ce qui souligne le changement d'état d'esprit du poète. Le texte ne comporte que deux phrases et le premier et le dernier vers sont mis en parallèle par l'emploi de l'exclamation, là encore pour souligner leur opposition : à l'enthousiasme des trois premières strophes succèdent le spleen, et le dernier mot du texte est "désespoir" (...)
[...] Le mot passion qui comporte une diérèse, souligne combien le poète a besoin de cet ailleurs et de ces sensations pour trouver l'inspiration. La disposition des vers évoque le mouvement marin, en alternant constamment les deux mètres utilisés, et semblent matérialiser le flux et le reflux, tandis que l'amplitude de la première phrase évoque une vague gigantesque, avant l'apaisement que représente la seconde, calme plat cette platitude qui se retrouve dans le miroir. Enfin, les derniers vers font songer inévitablement à un bateau perdu au milieu de l'océan, dérivant au hasard, ou immobilisé par l'absence de vent, comme si l'auteur voulait donner une image du poète éloigné des hommes, ignoré de tous, face à lui-même, motif également récurrent dans le recueil. [...]
[...] Mais la chute est pessimiste. Il traduit donc bien la recherche d'un certain idéal, mais aussi le spleen. On retrouve ainsi les thèmes récurrents du recueil, l'importance des sensations, la recherche de l'évasion, le milieu marin, et la difficulté à créer, puis la déception qui suit, et le pessimisme. Mais c'est aussi un éloge de la musique, que l'auteur appréciait particulièrement. [...]
[...] La musicalité et ses variations : le titre indique le thème du texte, mais le lexique de la musique est limité : musique vibrer et bercent ce qui est peu. Le vers 5 fait songer inévitablement au chanteur : La poitrine en avant et les poumons gonflés Cependant cette musicalité se manifeste principalement par des sonorités variées, les allitérations en du vers 7 par exemple, liquide légère qui traduit aussi une certaine vivacité, et des sonorités plus agressives comme l'allitération en des deux derniers vers, ou plus sombres avec les nasales des vers 11 et 12. [...]
[...] C'est la solitude que recherche le poète, l'espace et le besoin de vivre et de partir, de s'évader : vers pâle étoile Une gradation souligne la disparition de la lumière, par les expressions pâle étoile plafond de brume et nuit me voile avec une rime qui joue sur l'antanaclase du mot voile (vers 4 et 8). Celle-ci rappelle le célèbre propos du poète : au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau qui constitue le dernier vers du recueil, dans un poème intitulé justement : Le Voyage Par ailleurs, les seuls éléments sont l'air et l'eau ; il n'y a pas d'éléments solides, uniquement l'espace et la liquidité, ce qui s'accorde parfaitement avec la musique. Le poète marin et vaisseau : le poète devient un vaisseau qui souffre et qui lutte contre les flots déchaînes. [...]
[...] Le caractère envoûtant de ce poème à la lecture provient sans doute de son originalité. Nous pourrons ainsi dégager la singularité de ce sonnet aux forts contrastes, puis étudier cette métaphore de l'inspiration poétique. I Un sonnet singulier aux forts contrastes : Une composition originale : dans tout le poème, l'auteur fait alterner l'alexandrin, vers classique le plus courant, avec le pentasyllabe, vers impair plus musical. Les rimes sont croisées dans les 12 premiers vers, plates dans les deux derniers, ce qui souligne le changement d'état d'esprit du poète. [...]
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