L'Etranger est publié en 1862 parmi 14 poèmes dans l'édition posthume de 1869 de Petits Poèmes en prose, il ouvre le recueil. Cette place initiale est importante, d'une part parce qu'elle place d'emblée le thème de la différence du poète par rapport aux autres hommes et d'autre part, elle semble une invitation pour le lecteur à percer la mystère de cette différence. Placer ce poème au début du recueil est une manière de dire que ce poème doit éclairer tous les poèmes qui suivront. Il se présente sous la forme d'un interrogatoire. C'est un dialogue entre 2 inconnus dans lesquels le lecteur va reconnaître son image et l'image du poète, le « je » de Baudelaire qui répond est la figure du poète. Cet interrogatoire cherche à mettre en évidence la condition spécifique du poète. C'est ainsi que nous essayerons de définir cette identité propre au poète en étudiant d'abord cette conversation prosaïque (conversation banale, en prose soutenue) pour ensuite voir comment elle cache une réflexion sur l'identité du poète.
[...] A partir de la ligne les questions ont une portée plus générale, on le voit dans le passage des adjectifs possessifs à l'article défini à emploi générique qui désigne une notion dans son ensemble : la beauté l'or Ce passage montre que celui qui questionne a compris que son interlocuteur est aussi étranger à toute idée de possession, de propriété privée. Les 2 dernières interrogations sont l'occasion pour l'étranger de préciser son idéal. L'Etranger dénonce l'asservissement des hommes à l'argent car l'or étant le symbole de richesse, de puissance. Son rejet s'affirme avec violence dans la répétition du mot haïr. [...]
[...] Baudelaire se permet d'employer des tournures orales familières 11 : dis et l 13 : Eh puis l 13 donc, l 1 aimer le mieux). Pourtant, au delà de cette simplicité apparente, on peut tout de même observer plusieurs différences entre les questions et les réponses. On observe l'agressivité des questions car elles sont brèves, nominales, de plus en plus courtes jusqu'au monosyllabe 11 : l'or l'agressivité est renforcée par l'emploi de l'exclamation 13) et par le tutoiement. Il semble que celui qui l'interroge soit de plus en plus irrité car les réponses sont trop vagues. [...]
[...] L'homme énigmatique de la 1ère ligne devient extraordinaire étranger dans la dernière question. C'est un signe de la prise de conscience de celui qui interrogeait. Cet homme étranger au monde et à ses valeurs n'est pas un étranger indéfini, c'est l'Etranger avec l'article générique du titre, c'est-à-dire le poète. Incompris des hommes, il se voue à la solitude, à la recherche de la beauté absolue, il nous montre du doigt les nuages. Ce premier poème du recueil expose ainsi la condition du poète comme dans les Fleurs du Mal où les quatre 1er poèmes sont consacrés à une sorte de définition du poète montrant un homme seul et incompris, méprisant les biens matériels et à la recherche de l'idéal. [...]
[...] Placer ce poème au début du recueil est une manière de dire que ce poème doit éclairer tous les poèmes qui suivront. Il se présente sous la forme d'un interrogatoire. C'est un dialogue entre 2 inconnus dans lesquels le lecteur va reconnaître son image et l'image du poète, le je de Baudelaire qui répond est la figure du poète. Cet interrogatoire cherche à mettre en évidence la condition spécifique du poète. C'est ainsi que nous essayerons de définir cette identité propre au poète en étudiant d'abord cette conversation prosaïque (conversation banale, en prose (soutenu) pour ensuite voir comment elle cache une réflexion sur l'identité du poète. [...]
[...] Une conversation prosaïque 1. Simplicité du dialogue 2. Distance entre les deux interlocuteurs II. Une définition du poète 1. Le refus de la norme 2. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture