Commentaire analytique de Lettres modernes ayant trait aux approches critiques de la littérature, lequel a pour objet le poème "L'irrémédiable" de Baudelaire, issu des Fleurs du Mal. Cette étude a été réalisée avec sagacité et une grande technique. Cette analyse littéraire a été traitée en trois parties : dans un premier temps, elle porte sur le destin en tant que dialectique du Bien et du Mal (objet d'une critique de la conscience), dans un deuxième temps notre étude portera sur la transcendance « mythe et révélation » (objet d'une critique de l'imaginaire et d'une critique psychanalytique), et enfin dans un troisième temps nous nous efforcerons de comprendre la critique de la conscience à travers « une métaphysique de la rupture ».
[...] Critique de la conscience (le centre baudelairien) / sociologie de la littérature. [...]
[...] Le destin : dialectique du Bien et du Mal[2] 1. Rythme pair et binarité des thèmes Le poème se présente comme un ensemble prosodique parfaitement régulier : suite de dix quatrains à rimes embrassées alternant les rimes masculines et féminines. Les deux derniers quatrains seront séparés des huit autres dans la deuxième édition de Les Fleurs du Mal (1861), ce qui accentuera encore davantage le rythme binaire et quaternaire. A cette fixité de la forme répond, à première vue, une binarité des thèmes : le Bien face au Mal. [...]
[...] Baudelaire le révolté inverse les termes de la construction chrétienne en substituant le diable à Dieu. Or, le cadre est le fini, l'achevé, et la conscience, l'infini en mouvement. Par cet infini dans le fini ce poème révèle l'essentiel de la métaphysique et de l'esthétique baudelairiennes et, pour cette raison, semble être au centre de la conscience de l'auteur de Leurs Fleurs du Mal. ( ( Critique de la conscience (le déploiement de l'imaginaire à partir d'un acte point de départ Formalistes russes (étude de la littérarité). [...]
[...] Contre un gigantesque remous Qui va chantant comme les fous Et pirouettant dans les ténèbres; Un malheureux ensorcelé Dans ses tâtonnements futiles, Pour fuir d'un lieu plein de reptiles, Cherchant la lumière et la clé; Un damné descendant sans lampe, Au bord d'un gouffre dont l'odeur Trahit l'humide profondeur D'éternels escaliers sans rampe, Où veillent des monstres visqueux Dont les larges yeux de phosphore Font une nuit plus noire encore Et ne rendent visibles qu'eux; Un navire pris dans le pôle Comme en un piège de cristal, Cherchant par quel détroit fatal Il est tombé dans cette geôle; Emblèmes nets, tableau parfait D'une fortune irrémédiable, Qui donne à penser que le Diable Fait toujours bien tout ce qu'il fait ! II Tête-à-tête sombre et limpide Qu'un coeur devenu son miroir ! Puits de Vérité, clair et noir, Où tremble une étoile livide, Un phare ironique, infernal Flambeau des grâces sataniques, Soulagement et gloire uniques, La conscience dans le Mal ! [...]
[...] Baudelaire, Les Fleurs du Mal (1861), Spleen et Idéal. Introduction. Publié une première fois dans L'Artiste en 1857, le poème L'irrémédiable constitue l'une des pièces composant les trois éditions successives de Les Fleurs du Mal, en et 1868. S'il est loin d'être le seul poème présentant des quatrains d'octosyllabes dans Spleen et Idéal dont il fait partie, il est portant l'un des poèmes longs de cette partie du recueil qui témoigne d'une très grande rigueur métrique. Même si l'on sait que c'est seulement après la publication de Les Fleurs du Mal que Baudelaire a résolument exploré des voies nouvelles en poésie, s'affranchissant en partie des contraintes de la métrique classique, cette absolue rigueur de la forme donne pourtant à penser qu'il s'agit là d'une image signifiante, tant sur le plan symbolique qu'esthétique[1]. [...]
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