Recueil poétique de Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du Mal fut publié à Paris en 1857. Il donna lieu à un procès en août 1857 pour « outrage à la morale religieuse » ainsi qu'à « la morale publique et aux bonnes moeurs ».
Le poète fut condamné à 300 francs d'amende et à la suppression de six poèmes (qui seront publiés dans le Parnasse satyrique du 19ème siècle, à Bruxelles, en 1864, avant d'être repris avec d'autres pièces de circonstance dans Les Épaves).
Le 6 novembre, il écrit à l'impératrice pour tenter d'atténuer le jugement, suite à quoi, son amende est réduite à 50 francs par le garde des Sceaux. Cette oeuvre majeure fut lentement mûrie par Baudelaire qui, dès 1840, parle de ses « Fleurs singulières » (...)
[...] Il n'est cependant que l'aboutissement d'un rêve de voyage, évoqué par un triptyque. Il s'agit d'un voyage symbolique puisque la vision fait référence à de nombreux symboles établissant la relation voyage-amour. Voyage de l'amour, il se complète également d'un voyage poétique, évoquant des symboles et la douce langue natale (vers 28). [...]
[...] Baudelaire, Les Fleurs du Mal, L'invitation au voyage, LIII. ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Recueil poétique de Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du Mal fut publié à Paris en 1857. Il donna lieu à un procès en août 1857 pour outrage à la morale religieuse ainsi qu'à la morale publique et aux bonnes mœurs Le poète fut condamné à 300 francs d'amende et à la suppression de six poèmes (qui seront publiés dans le Parnasse satyrique du 19ème siècle, à Bruxelles, en 1864, avant d'être repris avec d'autres pièces de circonstance dans Les Épaves). [...]
[...] 5 Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés 10 Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n'est qu'ordre et beauté Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; 20 Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds La splendeur orientale, Tout y parlerait À l'âme en secret Sa douce langue natale. [...]
[...] - Les symboles érotiques Ils marquent la totalité du poème : .Les miroirs profonds (ligne 24) évoquent certes la sensualité, mais aussi les maisons closes .la volupté, répétée dans le refrain, rappelle en permanence le plaisir charnel .et même le sommeil terminal (Le monde s'endort, vers 41) se veut le symbole du couronnement d'un amour consommé. Un voyage symbolique Le rêve, que nous avons évoqué précédemment, revêt alors deux sens symboliques : la destination et l'amour. Synthèse de l'amour, du rêve et de l'environnement, le refrain suggère l'accomplissement de ces symboles, d'autant que le voyage prend un caractère universel avec l'extension au monde témoignée par les symboles du port et de la ville. Conclusion Paradoxalement, L'invitation au voyage est marquée par le sommeil. [...]
[...] Un rêve L'unité onirique du poème Le rêve est très structuré et correspond au poème lui-même : - la structure est stable Le poème présente trois strophes fixes, trois douzains, avec un distique (refrain) interposé lui conférant une grande musicalité, où alternent et penta et des heptasyllabes. Cette métrique impaire crée un rythme irrégulier propre au rêve et à l'évasion. - une vision structurée par un thème récurrent : le rêve et le sommeil Du Songe (vers de la première strophe, on évolue vers la chambre (vers 19) puis dormir (vers 32). Ce thème est souligné dans l'encadrement du poème par les termes Songe (vers et s'endort (vers 41). - le refrain renforce cette liaison rêve-sommeil (Luxe, calme et volupté) et berce la rêverie. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture