Comme pour tant d'artistes et d'écrivains, « l'ailleurs » est un thème obsessionnel de la poésie de Baudelaire. Plusieurs de ses titres évoquent « le voyage », en particulier un poème en vers et un poème en prose à peu près contemporains, qui sont tous deux intitulés L'invitation au voyage.
L'ailleurs étant ici essentiellement une construction de l'imagination poétique, nous pouvons alors nous demander en quels sens la poésie est elle-même invitation au voyage, du poète au lecteur (...)
[...] Ainsi, comme Nerval et d'autres romantiques Baudelaire ressent parfois l'impression d'avoir vécu d'autres existences meilleures. Ainsi, dans la Vie intérieure, le temps passé-composé montre l'impact de ces souvenirs d'un monde heureux dans son présent médiocre : J'ai longtemps habité sous de vastes portiques . C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs. Autre paradis perdu : celui de l'enfance dont le poète rappelle parfois le souvenir, ainsi dans le poème Moesta et errabunda qui évoque le vert paradis des amours enfantines Enfin, le voyage intérieur donne accès à la spiritualité du poète. [...]
[...] II) La poésie, un voyage intérieur. C'est l'itinéraire d'une âme que nous suivons dans la construction du recueil Les fleurs du Mal. La préface Du lecteur installe auteur et lecteur au cœur du mal, royaume dont Satan est le maître incontesté. Dans la section Spleen et Idéal le poète apparait comme un être plein de contradictions, cherchant le Beau et l'Idéal à travers l'Art, la Femme, mais finalement toujours vaincu par le Spleen, en proie à l'angoisse du temps, de la mort, de la perte d'inspiration. [...]
[...] Un certain nombre de poèmes des Fleurs du Mal de Baudelaire renvoient à un ailleurs lointain, décrivant un pays oriental ou exotique. La mode de l'Orient touche tous les arts depuis le XVIIIe siècle et la peinture du XIXe siècle, en particulier Delacroix, très apprécié du poète Baudelaire, y contribue grandement. L'ambiance exotique en relation avec la présence de la métisse Jeanne Duval baigne certains textes comme Parfum exotique évoquant la générosité de la nature d' une île paresseuse où règnent de charmants climats et où les tamariniers exotiques répandent leur odeur. [...]
[...] Il dénonce Napoléon III. Conclusion : Ainsi la poésie nous est apparue appel au voyage dans ses différents sens, nous menant du connu à l'inconnu, en un parcours plus souvent imaginaire, rêve, que réel. Cet inconnu parfois si proche de nous c'est aussi une âme à explorer dans ses moindres recoins. En même temps le poète nous entraine par se création dans un monde qui peut se révéler entièrement nouveau, celui de son écriture. C'est bien aussi ce que suggère un autre poète maudit Rimbaud, lorsqu'il écrit que le poète arrive à l'inconnu quand il a su se faire voyant par un dérèglement de tous les sens illustrant plus tard cette affirmation par un poème tel que Le bateau ivre. [...]
[...] En effet, le poète dispose de différents procédés, moyens, pour créer un poème : les figures de style, les sonorités, la mise en page. Par exemple, Le jet d'eau est un calligramme d'Apollinaire. Le lecteur, complice, est invité à participer à ce voyage poétique. La poésie permet en effet un échange. Grâce au langage les poèmes peuvent être partagés avec le lecteur. Le poète peut partager sa vision du monde. C'est le cas de France ! À l'heure où tu te prosternes. [...]
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