« Hymne à la beauté » s'intègre à une série de poèmes de la section « Spleen et idéal », où Baudelaire cherche à définir l'essence du beau et sa conception du poète. Baudelaire nous présente d'abord la beauté sous un visage ambigu et contradictoire.
[...] Baudelaire définit le beau de façon paradoxale. Une série d'alliance de mots prouvent en effet la nature contradictoire de la beauté. Son regard est infernal et divin elle verse confusément le bienfait et le crime La conjonction de coordination et souligne l'indissociabilité du bien et du mal , leur répartition équilibrée traduite par la parfaite symétrie des hémistiches : infernal et divin le bienfait et le crime Le paradoxe le plus frappant est sans nul doute le rapprochement du beau et du monstrueux : Ô beauté ! [...]
[...] Conclusion : Ce poème nous révèle d'abord une esthétique originale, non plus fondé sur le modèle traditionnel proposé par l'école parnasienne (beauté qui repose sur la perfection formelle), mais sur des critères tels que le bizarre et le monstrueux. Baudelaire cherche donc paradoxalement à dégager la beauté de la laideur (il y parviendra dans le poème Une charogne). L'Hymne à la beauté éclaire à la fois la personnalité de l'auteur et le caractère de son oeuvre. Il met l'accnt sur l'ambiguïté du tempérament Baudelairien où sadisme et masochime sont mêlés. Il dévoile enfin l'aspect satanique du recueil. [...]
[...] Pouvoir de fascination de la beauté. La beauté possède un incontestable pouvoir de fascination. Elle subjugue le destin : le destin est charmé (v.10). Le mot charmé doit être pris ici au sens fort d'envoûtement, de même qu'au vers 14 : charmant Son pouvoir de métaphore est évoqué à plusieurs reprises : ses baisers sont un philtre qui transforme le héros (v.7-8) ; elle est tour à tour fée ou sirène 2). La beauté comme échappatoire au temps. La beauté, c'est à dire l'art, représente pour le poète l'évasion. [...]
[...] Sensualité de la beauté. L'admiration du poète est rendue par différents procédés : une syntaxe exclamative Ô ! mon unique reine une scène d'apostrophe Ange sirène fée Enfin pour rendre encore plus évidente l'attirance qu'elle exerce sur lui, l'auteur la représente sous les traits d'une femme : personnification de la beauté. Tous les éléments privilégiés par Baudelaire dans cette personnification mettent en valeur la fascination sensuelle qu'exerce la beauté sur le poète : regard bouche sourire ventre La femme sait jouer de ses charmes par maintes artifices : ses jupons (v.10), ses bijoux III). [...]
[...] Il montre ensuite la fascination qu'elle exerce sur lui, ce qui donne lieu à un véritable hymne à la beauté. Dans ce poème, nous nous intéresserons à la nature et à l'origine de la beauté selon Baudelaire, puis nous étudierons un hymne à la toute puissance de la beauté, et enfin nous verrons en quoi la beauté est une fleur du mal. I). Nature et origine de la beauté. 1). Origine obscure de la beauté. Baudelaire cherche d'abord à cerner l'origine de la beauté et son identité. Elle se présente d'emblée comme un mystère qu'on ne cesse d'interroger. [...]
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