"L'Horloge" est le dernier poème de la première des six sections, intitulée Spleen et Idéal, qui constitue une sorte de forme d'exposition au recueil Les Fleurs du Mal : c'est le constat du monde réel tel que le perçoit le poète. Baudelaire y exprime la pesanteur du temps, démesurément long quand le poète n'est pas productif, et nous donne une vision de l'homme dominé par le temps. Il est à noter que ce thème du temps est un classique dans la poésie romantique en général, et chez l'auteur en particulier, puisque déjà deux poèmes lui ont été consacrés : "L'Ennemi" (X) et "Le Guignon" (XI).
I- Le temps : thème principal du poème
La totalité du poème est marquée par la présence obsédante du temps.
a- Un thème récurrent dans le texte
Tout, absolument tout (structure, vocabulaire, syntaxe, progression) fait référence au temps dans ce poème :
- La structure du poème
Le poème fonctionne comme une mécanique d'horloge.
C'est une image du temps : six strophes de quatre alexandrins, soit 24 vers, même division qu'un cadran d'horloge.
Chaque strophe comporte quatre vers (quatrain), soit autant que de quarts d'heure dans une heure.
La structure rimique est également suggestive. On dénombre douze rimes différentes alternées, rappelant le mouvement du balancier. (...)
[...] Un thème récurrent dans le texte Tout, absolument tout (structure, vocabulaire, syntaxe, progression) fait référence au temps dans ce poème : - La structure du poème Le poème fonctionne comme une mécanique d'horloge. C'est une image du temps : six strophes de quatre alexandrins, soit 24 vers, même division qu'un cadran d'horloge. Chaque strophe comporte quatre vers (quatrain), soit autant que de quarts d'heure dans une heure. La structure rimique est également suggestive. On dénombre douze rimes différentes alternées, rappelant le mouvement du balancier. [...]
[...] ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Recueil poétique de Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du Mal fut publié à Paris en 1857. Il donna lieu à un procès en août 1857 pour outrage à la morale religieuse ainsi qu'à la morale publique et aux bonnes mœurs Le poète fut condamné à 300 francs d'amende et à la suppression de six poèmes (qui seront publiés dans le Parnasse satyrique du 19ème siècle, à Bruxelles, en 1864, avant d'être repris avec d'autres pièces de circonstance dans Les Épaves). [...]
[...] Le temps selon Baudelaire Le poème est un long discours du temps aux hommes. Baudelaire n'en donnera que deux images positives : avec la figure de style des gangues (vers 15) pleines d'or (vers 16) et sa victoire permanente (Qui gagne sans tricher, à tout coup, vers 18). Cette toute puissance amènera à le personnifier, ainsi qu'en attestent les majuscules, et à le mettre dans une position de divinité (dieu sinistre, effrayant, impassible, vers 1). Toutes les autres références en sont péjoratives : - soulignées par le champ lexical de l'effroi : sinistre et effrayant (vers menace (vers Douleurs et effroi (vers dévore (vers pompé et immonde (vers 12) - faisant allusion à des symboles diaboliques : insecte (vers 11) - et même à une addiction : joueur avide (vers 17). [...]
[...] - Le vocabulaire Grâce à lui, le lecteur a une sensation presque physique du temps qui passe. L'Horloge est à la fois le titre et le thème initial du poème, mise en valeur par une majuscule et un point d'exclamation inaugural : Horloge ! (vers 1). Le champ lexical de l'horlogerie est omniprésent, rappelant l'ensemble des instruments créés par l'homme pour mesurer le temps : .le cadran est évoqué dans le premier quatrain et le doigt (vers est une métaphore de l'aiguille .le bruit de l'horloge apparaît aux vers 14 et 21 .les types d'horloge, de la plus primitive (la clepsydre, vers 20, horloge à eau des Anciens) à la moderne (le cadran solaire, désigné par les métaphores des vers 2 et 5-6). [...]
[...] T E X T E 1 Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit : Souviens-toi ! Les vibrantes Douleurs que ton cœur plein d'effroi Se planteront bientôt dans une cible ; 5 Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ; Chaque instant te dévore un morceau de délice À chaque homme accordé pour toute sa saison Trois mille six cents fois par heure, la Seconde Chuchote : Souviens-toi ! [...]
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