Analyse de l'image de la foule chez Baudelaire (point de repère pour la multiplicité et pour la solitude) au travers de ses oeuvres. A savoir : "Journaux intimes" et également dans "Les Fleurs du Mal" et les "Petits poèmes en prose". Document de 3000 mots au format Word.
[...] Toute comme être seul dans une foule affairée du poème, Baudelaire implique ici la possibilité de trouver la solitude bien qu'on se trouve dans une foule. Le contraire, la capacité de peupler sa solitude, permet au dandy, ou bien au poète, de chercher la foule afin de sentir les joies, les jouissances et les misères, enfin les vies qui se lui présentent. Un tel bonheur, qui est plus important que celui qui est plus commun aux heureux du monde, devient le but du poète qui circule dans la foule. [...]
[...] Il faut aussi rappeler que le poème suivant Les Aveugles évoque l'image d'une foule sans dire le mot. C'est le poème A Une Passante dont on a déjà discuté. Dans ce poème, l'image de la foule devient une image en arrière-plan tandis que le locuteur offre son histoire d'une femme qu'il a aimée à travers la foule, une femme qu'il ne rencontre que dans son imaginaire. Dans les Petits poèmes en prose, Baudelaire offre l'image d'un locuteur qui circule parmi les foules (sans employer le mot, encore une fois) avec A Une Heure du Matin. [...]
[...] Au lecteur n'est pas présenté tout le moment où le poète circule dans foule,' mais le moment où le poète se voit chez l'autre. Une métaphore nous donne l'image de la foule ; le locuteur ne parle pas d'un tas de personnes, mais des vagues de toits où il aperçoit une femme mûre. Evidemment, parmi ces vagues de toits le locuteur a eu l'occasion d'apercevoir autant de personnes dans les fenêtres, mais ce qui compte pour ce poème, c'est cette connaissance qu'il nous décrit. [...]
[...] Il ne s'agit pas de donner une valeur plus importante à cette image qu'à une autre, mais de voir ce dont Baudelaire s'est occupé dans ses œuvres—les moyens par lesquels ses images et ses thèmes se manifestent. Comme on a vu en regardant Le Peintre de la vie moderne et le poème Les Foules, il existe des liens très forts, voire des répétions, entre ses écrits, de façon qu'il faut considérer comment les parties diverses de son œuvre se croisent. Sources Baudelaire, Charles. Œuvres complètes. Paris, Robert Laffont Cargo, Robert T. A concordance to Baudelaire's Les fleurs du mal. [...]
[...] [U]ne foule de petites jouissances composent le bonheur. (Fusées, XIII, 397) Baudelaire utilise également l'idée d'une foule de choses pour souligner la multiplicité et l'expansion qu'il évoque dans ses poèmes. Comme La Cloche fêlée où se trouve une expansion de sonorité, ou bien dans le poème Spleen LXXVI dans lequel le locuteur donne au lecteur une foule de choses trouvées dans un gros meuble à tiroirs qui est encombré de bilans, / De vers, de billets doux, de procès, de romances ces mêmes images de la multiplicité et de l'expansion se manifestent à travers l'emploi du mot foule. [...]
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