Inséparable de son pôle contraire le « Spleen » ; l'« Idéal » est cette « postulation vers Dieu », ce « désir de monter en grade » qu'il précise dès la préface de son grand recueil Les Fleurs du Mal. Il faut y voir surtout le rendu de l'expérience personnelle de Baudelaire : un homme en lutte contre les différents visages du Spleen (...)
[...] Les défuntes années dans Recueillement se penchent depuis les balcons du ciel.» Elévation multiplie le lexique du ciel et des nuées nuages sphères étoilées envole air supérieur espaces limpides aile vigoureuse s'élancer . etc.) Les parfums dans Correspondances sont aériens, ont l'expansion des choses infinies et chantent les transports . De même, les sons et parfums tournent dans l'air du soir . et le ciel est triste et beau.» Et c'est au milieu de l'azur que vit le poète dans La vie antérieure. [...]
[...] _ Le sacré est enfin présent par le biais du thème de la rédemption : la faute commise qu'il faut racheter est dans La cloche fêlée et dans Recueillement. Et c'est bien le coeur tendre qui hait le néant vaste et noir dans Harmonie du soir. La sublimation dans le Beau : l'art _ Par l'imagination et la volonté, le Poète accède à ce domaine de la création qui est un déchiffrage d'un monde qui supplante le monde réel : Baudelaire présente l'expérience artistique comme l'aboutissement auquel parviendra l'esprit qui s'est élevé, qui plane sur la vie et comprend sans effort le langage des fleurs et des choses muettes.» (Cf Élévation) La poésie devient la matérialisation de l'accès du poète à l'Idéal c'est à dire à une sensiblité à l'égard du langage du monde : la Nature dans Correspondances parle et ce sont les confuses paroles qu'il s'agira de traduire en poésie. [...]
[...] _ Dans Recueillement, l'idée de voyage est plus discrètement évoquée par loin d'eux qui exprime la sublimation de la douleur du poète dans la réalisation d'une unité intérieure. La sublimation mystique : le sacré _ L'Idéal est manifestement pour Baudelaire une expérience très proche du sacré, ce qui justifie sa façon d'envisager la Nature non seulement comme un temple mais aussi comme ce qui me regarde (vers 4 dans Correspondances.) De même, le paysage de La vie antérieure comporte sa dimension sacrée en étant décrit comme un lieu paradisiaque. [...]
[...] Bien qu'aucun des poèmes du recueil n'exprime une sérénité parfaite, un état de triomphe de l'Idéal, il est possible de dépeindre à travers deux constantes ce qui caractérise dans ses moindres nuances l'Idéal de Baudelaire. ) L'Idéal baudelairien : un état de Liberté Symptomatique du lien étroit que l 'Idéal entretient avec le Spleen ; il se défini par rapport à lui et contre lui comme une liberté quêtée, affirmée, recherchée. Et cette liberté prend une triple forme : se libérer de l'instant, se libérer des pesanteurs terrestres, se libérer des objets et de la matière. Liberté et Temps : L'instant est celui du Spleen. [...]
[...] etc.) et qui aspire sans cesse à s'élever, à se nicher dans le monde des idées et du Beau, à cultiver les ivresses et les extases . même celles enfantées par quelques paradis artificiels (consommation d'opium, haschich.) Cet Idéal est notamment le prétexte à d'incessantes commémorations de sa soif esthétique donc de son souci de défendre et caractériser l'art poétique et sa nécessité vitale. De la même façon, il consacre comme un des remèdes les plus vigoureux l'Amour sous ses formes aussi bien sensualistes, érotiques que éthérées, sacrées, mystiques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture