Le poète s'adresse alors à la passante. Celle-ci n'est plus là. La rencontre a été fugitive, le temps d'émouvoir le poète qui développe ses émotions, ses réactions et ses regrets. C'est là que commence le rêve baudelairien, toujours face à une absence, au passé proche ou lointain. La femme absente peut alors être idéalisée (...)
[...] Au vers Baudelaire est sensible au regard de la femme qui est agrandi à la dimension d'un ciel d'orage : livide. Enfin, le vers 8 permet de retrouver les deux composantes de l'amour baudelairien exprimées en chiasme : La douleur qui fascine et le plaisir qui tue A . B non A non B III- Les réflexions du poète : vers 9 à 14 Elles font suite à la description et sont marquées par un changement d'énonciation : l'auteur passe du vouvoiement au tutoiement en s'adressant directement à la femme. [...]
[...] - se traduit par la fluidité du passage la concernant, exprimée par l'allitération en nasales et sifflantes du vers 4. Elle exprime ainsi l'idéal baudelairien Le beau est toujours bizarre Les réactions du poète Le poète, par l'écriture, ralentit et développe l'émotion fulgurante qu'il a ressentie, éternisant par la même un moment éphémère. Face à cette apparition, la fascination du narrateur est soulignée au vers 6 par le terme crispé, mais aussi par la métaphore de l'éclair au vers 9. Il a une réaction émotionnelle incontrôlée. [...]
[...] Baudelaire, Les Fleurs du Mal, À une passante. ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Le sonnet À une passante est le huitième poème de la deuxième partie, Tableaux parisiens, du recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Il est donc lié à l'inspiration de la vie. Bien que l'univers urbain lui offre des sujets de description et de réflexion, l'auteur ne reste pas extérieur au spectacle de la rue. Il y participe, à la recherche de rencontres décisives, en quête de symboles qui font de ces spectacles les reflets d'un monde complexe, celui de la condition humaine, celui de sa propre vie. [...]
[...] La construction en chiasme souligne l'existence d'une apparente similitude de destin et d'une sorte de croisée des chemins : chacun s'en va en ignorance de cause, ce qui ne fait que les éloigner davantage. Enfin, le vers 14 marque une invocation vouée à ne pas être entendue. Là encore, il y a un paradoxe : le conditionnel passé (que j'eusse aimée) rend tout accomplissement irréel mais le verbe aimer exprime une certitude. Le deuxième hémistiche (à toi qui le savais) concentre tout le mystère de la rencontre et toute l'amertume du poète. La passante s'est-elle détournée par indifférence, pudeur, fierté ou cruauté ? [...]
[...] L'énonciation change, avec des apostrophes associées à un tutoiement de la passante. L'usage du passé composé fait, vers 10) souligne l'incidence du moment décrit dans le présent. Le présent d'énonciation éternise ensuite la rencontre. Enfin, le conditionnel passé que j'eusse aimée (vers 14) rappelle ce qui n'a pas eu lieu dans le passé. II- Les circonstances de la rencontre : vers 1 à 8 Sa brièveté Un contexte sonore déplaisant Cette rencontre a lieu dans un contexte sonore dont l'aspect déplaisant est souligné dans le premier vers par : - la personnification de la rue, entendue par le verbe hurlait - la distance entre le sujet (la rue) et le verbe (hurlait), comblée par la présence de l'adjectif assourdissante. [...]
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