Après une première section, Spleen et idéal, qui est une forme d'exposition du recueil constatant le monde réel tel que le perçoit le poète, les trois suivantes sont des tentatives de réponse au spleen, d'atteinte de l'idéal. Dans ce but, Baudelaire tente de se noyer dans la foule anonyme de Paris pour y dénicher une forme de beauté (Tableaux parisiens, deuxième section), puis s'aventure dans les drogues (Le vin, troisième section) avant de se tourner vers le sexe et les plaisirs physiques (Fleurs du Mal, quatrième section).
L'Âme du Vin est le CIVème poème du recueil, le premier du cours chapitre thématique de la troisième section, Le vin, qui en comporte cinq. Traité dans une tonalité typiquement baudelairienne, ce poème est composé de six quatrains d'alexandrins réguliers et, par un long discours au style direct qui exploite savamment les formes exclamatives et interrogatives, donne la parole à ce paradis artificiel de la troisième section, le vin.
(...) D'abord, ce moralisateur va devenir un homme doué de sensibilité et de sentiments : strophe 3.
La vie "chaude" (vers 11) et la mort froide ("froids caveaux", vers 12) s'opposent alors. La chaleur de l'"homme usé" (vers 10), son "gosier" (vers 10) et sa "poitrine" (vers 11) mettent en valeur la présence spirituelle de ce locuteur doué de mouvements et de sentiments : "je tombe" (vers 9), "je me plais bien mieux" (vers 12).
Compréhensif et fraternel, le vin éprouve une douceur affectueuse à tomber dans la "poitrine" (vers 11) du buveur, région anatomique du coeur, siège des sentiments et des émotions.
Le dernier vers de cette strophe témoigne que sa connaissance de l'homme va jusqu'à la mort, semblant le consoler de ne pas comprendre le secret du mystère de la mort (...)
[...] La rare fleur conclusive est la poésie, paradis naturel, à laquelle le vin peut nous aider à accéder, sorte de bonheur quotidien et de paradis accessible. [...]
[...] Mais dès le vers suivant, la parole et l'esprit sont donnés au vin. Son âme lui permet : - d'aimer son buveur, ainsi que le souligne le O vocatif : ô cher - et de le juger déshérité. Peut-être peut-on y voir là la justification de la nécessité de s'enivrer ! Alors, libéré de sa prison et de ses cires vermeilles (vers que représente la bouteille, à l'instar d'un épicurien, il pousse (vers une invitation, sous la forme d'Un chant (vers à boire. [...]
[...] Conscient des difficultés de la viticulture, il se veut bienveillant en remerciant l'homme de ses efforts. Sa présence personnifiée donne lieu à un registre moral qui intensifie sa bonne conscience par une négation moralisatrice : je ne serai point ingrat ni malfaisant (vers contrastant avec le registre de l'effort physique du viticulteur : De peine, de sueur et de soleil cuisant (vers 6). Le modal il faut (vers rétablit l'équilibre de l'échange moralisateur des services rendus. Peut-être faut-il y voir une demande de pardon du poète pour le plaisir de l'ivresse. [...]
[...] Cette fois-ci, il retrousse les manches mais pour chanter et boire. Ce quatrain revêt même une dimension lyrique : le vin personnifié en devient prophète. On relève dans ce sens : .les connotations de gloire et d'oiseaux qui gazouillent .les connotations de clairons du triomphe (Entends-tu retentir, vers 13) .l'injonction interrogative .le tutoiement des deux verbes au futur (Tu me glorifieras et tu seras, vers 16). III- Une lutte vitale : cinquième et sixième quatrains Le paradis cesse alors d'être artificiel. [...]
[...] En effet, il considère la nature comme laide par définition, et la beauté comme artificielle. Après une première section, Spleen et idéal qui est une forme d'exposition du recueil constatant le monde réel tel que le perçoit le poète, les trois suivantes sont des tentatives de réponse au spleen, d'atteinte de l'idéal. Dans ce but, Baudelaire tente de se noyer dans la foule anonyme de Paris pour y dénicher une forme de beauté (Tableaux parisiens, deuxième section), puis s'aventure dans les drogues (Le vin, troisième section) avant de se tourner vers le sexe et les plaisirs physiques (Fleurs du Mal, quatrième section). [...]
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