Ce poème est extrait de Spleen et idéal, la deuxième partie du recueil Les Fleurs du Mal. Cette partie évoque l'homme déchiré entre l'aspiration à l'élévation et l'attirance pour la chute, déchirement à l'origine de l'envie nommé spleen, indissociable de la condition humaine et qui finit par triompher. L'albatros traduit chez Baudelaire la conscience d'être différent des autres. Baudelaire a recours à une image très suggestive pour dépeindre sa propre condition dans une société qui l'ignore complètement (...)
[...] On note le caractère ridicule de l'oiseau lorsqu'il est en dehors de son élément car un roi sur une planche, ce n'est pas sa place. L'anacoluthe des deux derniers vers exilé " est au masculin singulier, on attend donc un sujet au masculin singulier mais on a " ses ailes " qui est au féminin pluriel) accentue le déchirement du poète entre ses deux vies : celle de la réalité et celle de l'idéal. L'art est pour Baudelaire une affaire personnelle : le poète ne se mêle pas au public vulgaire. [...]
[...] II- Un univers soumis à de fortes tensions Le jeu des antithèses jeu des antithèses Le poème de Baudelaire donne de l'albatros deux visions radicalement opposées : autant l'oiseau en vol est un oiseau majestueux à l'allure souveraine désigné par la périphrase du vers 16 : " les rois de l'azur autant lorsqu'il se pose il paraît ridicule : - les " ailes " du vers 7 qualifiés des deux épithètes " grandes " et " blanches " ? " les avirons (vers ; - la beauté du vers 10 ? la laideur du vers 10 ; - du vol royal (vers on passe au boitement de l'infirme (vers 12). Ces oppositions sont soulignées par des antithèses : - " roi " (vers ? " maladroit " et " honteux " (vers ; le " voyageur ailé " (vers ? [...]
[...] Le jeu sur les sonorités Les sonorités Le jeu sur les sonorités renforce le contraste. La majesté de l'oiseau en vol est rendue par l'assonance en " en " (vers 16) et l'allitération en (vers 4). La déchéance de l'albatros se traduit sur le plan phonétique par une sorte de dégradation et l'assonance en est désormais associée à des mots dont le sens ou les connotations sont négatives ou péjoratives. Le destin funeste de l'oiseau est prédit par l'allitération en du vers 4 : "gouffres amers". [...]
[...] L'Albatros de Baudelaire Introduction : Ce poème est extrait de "Spleen et idéal", la deuxième partie du recueil Les Fleurs du mal. Cette partie évoque l'homme déchiré entre l'aspiration à l'élévation et l'attirance pour la chute, déchirement à l'origine de l'envie nommé spleen, indissociable de la condition humaine et qui finit par triompher. L'albatros traduit chez Baudelaire la conscience d'être différent des autres. Baudelaire a recours à une image très suggestive pour dépeindre sa propre condition dans une société qui l'ignore complètement. [...]
[...] Texte : 1 Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! 15 Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. [...]
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