Poème situé au début du recueil dans la section "Spleen et Idéal" qui décrit l'âme du poème : partagée entre deux aspirations, l'Idéal et le Spleen. L'Ennemi suit le poème Elévation (Idéal) et est suivi par Le Guignon (la malchance). L'Ennemi est un sonnet en alexandrins et principalement en rimes croisées.
Il illustre le sentiment du Spleen : le rapport au temps, l'angoisse du temps qui passe. Les trois premières strophes ont un caractère autobiographique : elles décrivent l'écoulement du temps par rapport à la vie du poète. Le dernier tercet est la chute, mise en évidence par un tiret, où Baudelaire généralise l'expérience du temps à l'humanité toute entière (...)
[...] Le temps impose le titre, la structure du sonnet et ses images. Nous verrons donc deux axes de lecture : Le temps et l'écriture du poème puis le temps et les images qui s'y rapportent. Le temps et l'écriture du sonnet 1. Le temps et le titre Le titre est une énigme : qui est l'ennemi ? Elle est résolu dans le dernier tercet : le temps mange l'Ennemi ronge Les allégories (portant une majuscule) et les verbes indiquent une équivalence entre le temps et l'Ennemi Le temps est donc personnalisé en Ennemi (voire Au lecteur : quand nous respirons, la mort dans nos poumons descend Temps et structure Chaque strophe est une unité (ponctuation), une unité temporelle. [...]
[...] Le premier tercet traduit un essoufflement à cause des enjambements. La chute est mise en valeur par un changement de rythme qui casse le vers (rimes internes : cœur - douleur et vie - ennemi Les figures de style sont classiques : interjections, anaphores, assonance en i qui clôture le poème, ponctuation exclamative. Le thème du temps est bien en parfaite harmonie avec l'écriture du sonnet mais la grande originalité ce sont les images qui là aussi sont toutes liées au temps. [...]
[...] C'est un temps révolu. Quatrain deux : présent voilà Il s'agit d'un présent d'énonciation, c'est le présent de l'émetteur, le moment de l'écriture il faut creuse Tercet un : futur interrogatif qui ? trouveront et ferait (conditionnel) Tercet deux : C'est la chute, présent de vérité générale, le temps mange la vie La vérité du temps est généralisé à tous les lecteurs nous Ainsi, les temps de verbes déterminent très exactement la structure du poème. Les trois premières strophes font défiler la vie de Baudelaire : sa jeunesse irrémédiablement perdue (derrière lui), son présent menacé (v.8) par le spleen, son futur incertain. [...]
[...] L'Ennemi est un sonnet en alexandrins et principalement en rimes croisées. Il illustre le sentiment du Spleen : le rapport au temps, l'angoisse du temps qui passe. Les trois premières strophes ont un caractère autobiographique : elles décrivent l'écoulement du temps par rapport à la vie du poète. Le dernier tercet est la chute, mise en évidence par un tiret, où Baudelaire généralise l'expérience du temps à l'humanité toute entière. La réussite de ce poème très célèbre est surtout due à la coïncidence entre le thème (du temps) et l'écriture. [...]
[...] Baudelaire ferait le bilan d'une vie ratée : sa jeunesse chargée d'ennuis, de chagrins ; il lui en reste peu de bons souvenirs tonnerres et pluies Il doit travailler sur lui-même pour se reconstruire une vie. Il espère pouvoir redonner assez d'énergie à son âme sol lavé fleurs nouvelles La seconde lecture est plus poétique : ses débuts ont été difficiles même si il y a quelques poésies réussies brillants soleils Il est parvenu à l'automne des idées, il doit renouveler son inspiration afin que les Fleurs du mal témoignent d'un renouveau poétique. Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau (dernier vers des Fleurs du mal). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture