Baudelaire, "Le Spleen de Paris", "Le désir de peindre" : commentaire

Résumé du document

"Le désir de peindre" révèle les tensions qui président à la création poétique. Elles déchirent et exaltent l'artiste. La Beauté à peindre est ici une passante entrevue, le temps d'un éclair, que l'imagination du poète idéalise. Les six paragraphes du poème contiennent l'expression du désir : désir empreint d'une certaine torture, désir de peindre son idéal, désir de mystère, désir d'image de comparaison, désir de miracle par la création et enfin désir de dépossession de soi.

(...) L'inspiration doit conduire à peindre l'irréel, à peindre celle qui a disparu, à peindre "l'éclair", "l'explosion dans les ténèbres", à essayer de concevoir "un astre noir" (oxymore). Les questions implicites de l'artiste étant : comment peindre l'éphémère, l'impression, les contradictions ? Baudelaire s'oppose ici à l' "art positif", l'art réaliste et veut rendre compte de l'émotion, de la sensation, utilisant la sensibilité créatrice de chacun. Contre ces réalistes, il s'inscrit dans la continuité de poètes comme Nerval avec "Soleil noir" (Les Chimères en 1853). La poésie est une aventure, un parcours de ces six paragraphes d'inégale longueur, qui va du général au particulier pour se clore sur les femmes, cas général. Il idéalise l'une d'elle pour développer son imagination (...)

Extraits

[...] Baudelaire, Le désir de peindre Introduction Le désir de peindre révèle les tensions qui président à la création poétique. Elles déchirent et exaltent l'artiste. La Beauté à peindre est ici une passante entrevue, le temps d'un éclair, que l'imagination du poète idéalise. Les six paragraphes du poème contiennent l'expression du désir : désir empreint d'une certaine torture, désir de peindre son idéal, désir de mystère, désir d'image de comparaison, désir de miracle par la création et enfin désir de dépossession de soi. [...]

[...] Les questions implicites de l'artiste étant : comment peindre l'éphémère, l'impression, les contradictions ? Baudelaire s'oppose ici à l' art positif l'art réaliste et veut rendre compte de l'émotion, de la sensation, utilisant la sensibilité créatrice de chacun. Contre ces réalistes, il s'inscrit dans la continuité de poètes comme Nerval avec Soleil noir (Les Chimères en 1853). La poésie est une aventure, un parcours de ces six paragraphes d'inégale longueur, qui va du général au particulier pour se clore sur les femmes, cas général. [...]

[...] Elle engendre le désir et impose celui de peindre. Comme le poème, elle est fusion des contraires ; en témoignent les oxymores antres où scintille explosion dans les ténèbres soleil noir Elle est lunaire et solaire ; son ascendance infernale et bestiale est signalée par la présence des sorcières qui président au chaos cosmique et obligent la lune à danser sur l'herbe terrifiée La période ( en rhétorique, phrase dont l'assemblage d'éléments variés reste harmonieux sur les lunes, ses jeux d'opposition bien rythmés attestent de l'ambiguïté féminine. [...]

[...] La femme est devenue sujet esthétique ; l'artiste a ainsi pu se préserver heureux l'artiste que le désir déchire et pourra écrire une fleur du mal qui racontera les duels qui l'écartèlent. Conclusion Le poème est lui-même son propre sujet. Baudelaire écrit sur la fabrication de la poésie et affirme donc sa vocation profonde et son écriture passe par une recherche de la perfection (ascèse) masochiste. Dans Les bienfaits de la lune le poète attend, couché au pied de sa maîtresse lunatique, comme celle de ce poème, que la Divinité se manifeste. Cela semble confirmer le fait que la création est due à une frustration. [...]