Dans la deuxième édition des Fleurs du mal, « Le Crépuscule du matin » rejoint « La servante au grand coeur ... » au sein de la section « Tableaux parisiens» pour apporter une conclusion à la série. Le poème se distribue en quatre mouvements, de deux, puis neuf et treize vers, puis quatre à la fin. La strophe est délaissée, mais l'alexandrin choisi pour évoquer Paris avant l'aube, plongé dans une lumière encore nocturne.
Une dernière vue de Paris donc, avant d'évoquer les paradis artificiels de la section « Le Vin » ? Le décor certes est planté, mais c'est à une autre ville que celle des monuments, des rues, des quais et des ponts que le poète s'intéresse : c'est aux gens de Paris, les oubliés, les invisibles, que finalement il consacre ces vers, bien éloignés du lyrisme classique (...)
[...] Dans le rôle de figurants plutôt que d'acteurs: III. Entre eux prend place le poète. Parmi eux. Le même qu'eux. Et tout en même temps autre. Le décor se décompose ainsi en multiples tableaux, chacun formé d'un distique rimé: Les femmes de plaisir, la paupière livide, / Bouche ouverte, dormaient de leur sommeil stupide; Poème construit sur le principe de l'énumération: galerie de portraits fugitifs où sont réunis sur le même plan les bruns adolescents les femmes de plaisir les pauvresses les femmes en gésine les agonisants» et les débauchés jeunes et vieux, hommes et femmes. [...]
[...] Là se pressent tous les déshérités qu'il a évoqués d'une page à l'autre de ces tableaux» : mendiante et vieillards oubliés de la vie, les humbles, les exilés avec qui fraterniser dans la célébration poétique. Tous ceux à qui le matin ne promet pas la lumière. Car ils rappellent au poète sa destinée: l'épreuve du mal préparatoire pour lui des grandes fêtes de l'esprit. Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance / Comme un divin remède à nos impuretés / Et comme la meilleure et la plus pure essence / Qui prépare les forts aux saintes voluptés! [...]
[...] ; il peut être situé dans l'espace, à sa fenêtre, dominant les maisons de Paris et le cours de la Seine, à l'écoute des bruits de la ville au matin; présent, davantage encore, par l'imagination, car il entre dans les maisons, les hospices, etc. ; présent surtout par le sentiment: par l'angoisse, qui lui fait comparer la lueur de la lampe à une tache sanglante; par le désespoir: L'air est plein du frisson des choses qui s'enfuient» et la lassitude, celle du corps pesant, revêche et lourd Imaginons une description au présent: La diane chante etc. [...]
[...] et les quatre derniers, une convergence: vision d'extérieur. Mais progressant vers l'allégorie: impression de vide et de misère, monde inhospitalier de la caserne et de la rue. Concord\nce du décor et du peuple de Paris: Aurore peinte en fille des rues, grelottante - cf. l'allitération en - dans sa robe aux teintes criardes; vieux Paris épuisé. Confusion de l'extérieur et de l'intérieur: l'on voit les oreillers des adolescents fiévreux ou le foyer des pauvresses comme la cour des casernes ou les lanternes des rues. [...]
[...] Baudelaire, Les Fleurs du maL Le Crépuscule du matin cm Dans la deuxième édition des Fleurs du mal, Le Crépuscule du matin}) rejoint La servante au grand cœur . au sein de la section Tableaux parisiens» pour apporter une conclusion à la série. Le poème se distribue en quatre mouvements, de deux, puis neuf et treize vers, puis quatre à la fin. La strophe est délaissée, mais l'alexandrin choisi pour évoquer Paris avant l'aube, plongé dans une lumière encore nocturne. [...]
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