Baudelaire, "Les Fleurs du Mal", "La Chevelure" : commentaire - publié le 09/12/2009

Résumé du document

Dans le registre lyrique le "je" occupe à la fois la position du sujet (il parle) et de l'objet (il parle de lui-même).

Ici le poète chante son amour pour la femme aimée (certainement sa maîtresse Jeanne Duval) à travers l'éloge de sa chevelure.

Les nombreuses exclamations (v1, 2, 3, 5, 10, 24, 33) expriment les sentiments passionnés du poète envers la chevelure de sa maîtresse qu'il interpelle directement au vers 10 "O mon amour !" (...)

Extraits

[...] Charles Baudelaire : Les fleurs du mal La Chevelure Avril 1821 31 Août 1867) Biographie de Baudelaire Poète français du 19ème siècle. Il perd son père à l'âge de six ans. Après des études secondaires à Lyon puis au lycée Louis le Grand, Baudelaire mène une vie marginale et de bohème dans le Quartier latin. En 1841, sous la pression de sa famille, il embarque pour les côtes d'Afrique et de l'Orient. Il séjourne à l'île Bourbon (La Réunion) et, en rentrant à Paris en 1842, écrit ses premiers textes. [...]

[...] Son œuvre poétique principale est Les Fleurs du mal parue en 1857 : elle regroupe un ensemble de poèmes qui expriment le spleen les défaillances, la déchéance du poète mais aussi ses espérances. A travers ce recueil de poèmes, il se propose d'extraire la beauté du mal Le recueil est divisé en six sections Spleen et Idéal Tableaux Parisiens le Vin Les Fleurs du mal Révolte et La Mort La première partie et la plus importante Spleen et Idéal dans laquelle le poète se décrit comme partagé entre ses aspirations vers l'idéal, sa soif d'une idéalité perdue, et son enlisement dans les tourments du quotidien qu'il nomme ennui spleen puisque c'est à ce mot anglais qu'il a donné mission de traduire ses souffrances morales et physiques. [...]

[...] Il s'éprend de l'actrice Jeanne Duval. En 1844, sa famille s'indigne de sa vie de débauche. Baudelaire devient alors journaliste, critique d'art et critique littéraire est l'année de publication des Fleurs du Mal. Baudelaire est attaqué en justice pour immoralité (la même année que Madame Bovary) et condamné : plusieurs poèmes sont retirés du recueil et l'auteur doit payer une amende. Baudelaire est très affecté par cet échec et sombre dans la misère (et dans la maladie). [...]

[...] Les nombreuses exclamations 33) expriment les sentiments passionnés du poète envers la chevelure de sa maîtresse qu'il interpelle directement au vers 10 O mon amour ! Ainsi, à partir d'une chevelure noir océan où l'autre est enfermé (v22) se déploie toute une chaîne terrestre d'images, de souvenirs, de paysages, car la rêverie de Baudelaire vise à s'enfoncer toujours plus loin dans le mystère de l'objet. La chevelure est ainsi comparée à la mer mer d'ébène au noir océan et par métaphore filée, tout un paysage maritime se déploie qui se retrouve à travers les substantifs houle voiles rameurs mâts port vaisseaux pavillon et les verbes nage plongerai voguent Ainsi, à partir d'objets les plus neutres, une chevelure, l'exaltation lyrique du poète va les éclairer et les rendre perméables à tout un jeu d'association et de signification nouvelles. [...]

[...] Ce perpétuel conflit exprime la composition secrète du recueil. On trouve des ensembles où paraissent triompher les aspirations vers l'idéal (ex : Invitation au Voyage On trouve aussi des ensembles qui évoquent de lamentables chutes, sources du mal moral que le poète appelle le Spleen. Pour guérir son âme de l'Ennui qui règne ici-bas, Baudelaire s'adresse : - à la poésie, puis à l'amour (1ère partie : Spleen et Idéal) : ce sont des remèdes impuissants - au spectacle de la ville et de la communion avec ses semblables (2éme partie : Tableaux Parisiens) - aux paradis artificiels (3ème partie : le Vin) - au vice (4ème partie : les Fleurs du Mal) Toutes ces tentatives étant vaine pour guérir le poète de son spleen et de son ennui, il s'adresse à la Mort (dernière parti du recueil) : dernier remède, le grand Voyage vers un autre monde Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau *aphasie : L'aphasie, parfois appelé mutisme dans le langage populaire, est une pathologie du système nerveux central, due à une lésion caractéristique d'une aire cérébrale. [...]