Le commentaire de "La Chevelure" de Baudelaire est destiné à la préparation de l'épreuve de français du bac. Il offre une nouvelle interprétation de ce texte, faisant ainsi apparaître le caractère animal de la sensualité et l'insoutenable mal être que tente de dissimuler le poète.
[...] Certainement. Dans le même sens, l'emploi du futur sèmera confère à la main du poète le pouvoir d'entretenir le désir. Et, fort curieusement, seul le luxe parvient à nourrir celui-ci, dans la dernière strophe. Est ce à dire que sans rubis sans perle et sans saphir la femme aimée, à son désir sera toujours sourde ? En ayant recours à ces artifices, le poète ne montre t-il pas son incapacité à user de ses charmes pour séduire celle-ci ? Très certainement. [...]
[...] Là-bas fuir vers un Idéal susceptible de démêler une condition autant humaine que confuse. Le poète veut respirer pour être inspiré. Il hume à longs traits, plonge dans un univers familier, rafraîchissant, et comprend que l'Espoir doit se caresser comme il convient de caresser une chevelure : longtemps ! Toujours ! Cette caresse n'est-elle pas destinée à combler le vide de l'existence ? Le rêve et les souvenirs ne sont-ils pas les manifestations du refus de la réalité ? A l'instar de Samson, Baudelaire tire sa force de la chevelure. [...]
[...] L'éveil des sens, en outre, doit s'inscrire dans la durée. Le temps, en effet, est immobilisé pour prolonger encore ces instants de bonheur et de bien-être (l'assonance en eur traduit les heures passées à jouir des sens, de la plénitude). De plus l'éloignement de la Terre qui se fait par la mer, Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire (la moire est un tissu aux reflets chatoyants), exprime l'évasion, la tranquillité. D'autres correspondances, encore, éloignent le poète d'une réalité qu'il ne cesse de vouloir fuir : tactile/aérien/olfactif : voguent sur la musique nage sur ton parfum Le port est non seulement le lieu de rassemblement des deux voyageurs mais aussi l'endroit où ils pourront se désaltérer : Un port retentissant où mon âme peut boire Parce qu'il est désordonné et animal, le monde tressé par Baudelaire lui permet d'éveiller tous ses sens et de satisfaire, virtuellement, tous ses désirs. [...]
[...] Condamné à vivre le moment présent, privé des plaisirs du corps et de l'esprit, Baudelaire doit se réfugier dans une chevelure éloignée de la réalité. Son mal être est si puissant qu'il y placera tout un hémisphère. A l'instar de Mallarmé, il souffre d'un malaise incurable : l'Ennui. L'Ennui de Baudelaire, en revanche, réside dans l'absence insoutenable de la femme qu'il continue, vainement, à aimer. La chevelure Baudelaire les fleurs du mal O toison, moutonnant jusque sur l'encolure ! O boucles ! O parfum chargé de nonchaloir Extase ! [...]
[...] L'exotisme (le mot n'est attesté qu'à partir de 1866), peut définir à la fois le caractère de ce qui nous est étranger et le goût de tout ce qui possède un tel caractère. Tel est le sens du latin "exoticus". Sous sa forme la plus élémentaire, l'exotisme répond à un besoin d'évasion. Tous les hommes, à un moment de leur vie, éprouvent le désir d'un départ. Ils veulent retourner à une vie primitive ou ils veulent découvrir une autre civilisation. [...]
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