L'apport d'un poème en prose par rapport à un poème en vers :
Du point de vue de la rédaction, le poème en prose permet de pouvoir s'évader; d'éviter les contraintes difficiles du poème en vers (bien qu'il y ait dans un poème en prose une syntaxe souvent rythmée, des répétitions sonores et lexicales ainsi que des images très libres...). Ceci offre donc une certaine souplesse libérant l'expression. Le poème en prose est une marque de son style, sans véritablement constituer une véritable forme, ce qui peut être considéré comme une envie de liberté et de marginalité.
Pour le lecteur, le poème en prose est sans doute plus simple et agréable à lire. Ainsi, le message (et/ou l'image) du poème est mieux compris(e). On peut noter également la tendance à dire des choses plus précises en prose qu'en vers, le message est alors plus clair mais suscite moins l'imagination du lecteur... En effet, comme l'a déclaré Louise Ackermann, "pour écrire en prose, il faut absolument avoir quelque chose à dire ; pour écrire en vers, ce n'est pas indispensable." (...)
[...] Ce qui est réellement surprenant dans Les petits poèmes en prose, c'est ce regard nuancé qu'il porte sur la femme . Dans un premier point, nous nous intéressons au regard positif de la femme porté par Baudelaire. La femme idéale apparée en effet à deux reprises dans le recueil: Dans La chambre double où elle est rêvée (voire vue) lors d'une hallucination sous l'effet de la drogue, celle ci est qualifiée 'd'idole, de souveraine des rêves' avec des yeux qui 'attirent*, qui 'subjuguent' et dans Portraits de maîtresses où la femme idéale est bien réelle mais perd la vie sans doute parce que la perfection ne peut être incarnée et doit rester inaccessible. [...]
[...] Les nuages, forme volatile et légère; amour de l'insaisissable, amour uniquement du mouvement de la légèreté, de l'amour dans le présent un peu comme une aspiration indéfinie et merveilleuse en ce qu'elle allège. Baudelaire évoque l'amour d'une manière moderne, en inventant une forme légère et volatile sans grandiloquence. De plus, le thème est un thème qui nous installe au cœur du Paris du Second Empire et on observe: Mendiants, vitriers, amuseurs publics, enfants pauvres . Toute une foule urbaine et moderne, évoluant dans le paysage immense et mouvant de la capitale. [...]
[...] Ainsi, Baudelaire conçoit la femme comme un personnage ambigu à la fois attirant et méphistophélique Baudelaire, poète de la modernité Le titre Petits poèmes en prose met l'accent sur la nouveauté formelle de l'œuvre, la prose étant à cette époque un nouveau genre. Pour Baudelaire, la modernité est la moitié de l'art, l'autre moitié est l'éternel. Le Spleen de Paris met l'accent sur cette première moitié, un peu comme si le spleen qui envahi son esprit, son inspiration n'accordait de valeur qu'à l'instant présent qui passe et au dérisoire . Ainsi, le poète crée et innove. Le premier poème en prose par exemple est un texte rapide où l'on questionne l'étranger sur ce qu'il aime le mieux. [...]
[...] En effet, le poète en proie du Spleen a l'impression que l'Histoire est finie. Cette impression est liée aux bouleversements de la Révolution et de l'Empire qui ont laissé l'individu désemparé dans un monde sans valeur. Le titre aurait alors été le reflet de son histoire, de sa personne, de sa pensée La figure de l'artiste, la femme et la misère . La misère des pauvres est décrite dans Les Veuves Le gâteau Le joujou du pauvre Le vieux saltimbanque Les yeux du pauvre Le mauvais vitrier Assommons les pauvres! [...]
[...] Telle est te ville avec ses allégories. Le poète en est à te fois le guide, le témoin et le passant. Il rôde, il témoigne, il souffre, il déchiffre. Il examine les hommes les plus curieux au beau milieu de cette modernité citadine. Baudelaire ouvrit également la voix à la modernité dans les arts plastiques avec Les Fleurs du mal. Selon lui, une oeuvre d'art devait exprimer son époque et pour se faire, représenter sa particularité. [...]
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