Baudelaire, à travers son sonnet intitulé A une passante extrait des Tableaux parisiens qui se situe entre Les aveugles et Le squelette laboureur a pour thème la femme dont la beauté, la noblesse demeurent une énigme. Le poème met en scène la fugacité de la Beauté par l'intermédiaire de la passante : la femme ; en modulant les motifs de la fuite du temps et de la subjugation, la faille se creuse de plus en plus entre le spleen et l'idéal (...)
[...] En effet, la douceur et le plaisir sont personnifiés : si la première fascine, la deuxième tue. Pour conclure, le quatrain peint une femme qui éblouie le poète car elle jouit d'un caractère mystérieux, fascinant et même mortel. Le poète est un modèle humain qui est à la recherche de tout ce qui brise l'horizon de l'ordinaire. La norme est fade, le mystère est alléchant. Premier tercet : Un éclair . puis la nuit ! - Fugitive beauté Dont le regard m'a fait soudainement [re]naître, Ne/ te/ ve/rrai/-je/ plus/ que/ dans/ l'é/ter/ni/té ? [...]
[...] Le premier tercet paraît une réaction logique de ce qui précède. En effet, le vers 9 est un vers de transition entre le volet rencontre et le volet méditation. Ici, sa construction est hachée par les points de suspension. Notons tout d'abord que le premier vers résume d'un mot, un éclair l'expérience éblouissante que vient de faire le narrateur, l'illumination, la révélation qui a accompagné un simple échange de regards. Opposé au précédent, le mot nuit exprime la déception de la perte, la disparition de la passante et le retour brutal au réel après le rêve. [...]
[...] Baudelaire exploite un thème récurrent de la littérature, celui de la passante. Ce dernier continue, à nos jours, de faire l'objet de plusieurs études et ouvrages (Georges Brassens, "Les Passantes".1970 ; Joseph Kessel, La Passante du Sans- Souci.1936 ; Pierre Pelot, La Passante.1999 ; Claude Leroy, Le mythe de la Passante de Baudelaire à Mandiargues.1999). Par ailleurs, l'image de la femme est celle que l'on observe chez Pétrarque ou Ronsard : la femme indifférente. [...]
[...] L'énonciation change, avec des apostrophes associées à un tutoiement de la passante. L'emploi du passé composé souligne que l'évènement décrit a toujours un effet dans le présent. Le présent d'énonciation éternise la rencontre. Enfin le futur envisage et prévoit une autre rencontre possible dans un autre monde, un futur que nous pouvons qualifier d'inaccessible. Deuxième tercet : Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être ! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais ! [...]
[...] La position du deuxième quatrain vient afin de compléter l'image de la femme la passante décrite via des qualificatifs qui englobent le physique et le moral exemple : la longueur et la minceur sont en rapport avec le faste et la majesté. Donc le deuxième quatrain aux rimes embrassées est une suite logique du premier quatrain. Le lecteur veut connaître plus de détails sur cette femme qui a attiré l'attention du poète. Le quatrain débute par un adjectif Agile qui dénote la souplesse. La description dépasse le cadre de ce qui est action pour accéder à ce qui est noble. La femme lie intimement la vivacité du mouvement avec la noblesse du caractère. [...]
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