Le sonnet, A une passante se construit sur un thème romanesque autour d'une rencontre. On y trouve le sujet de l'attirance féminine, que l'on peut considérer ici comme la quête d'une femme idéale. C'est aussi le lieu de l'expression d'un échec emmené par une relation vaine qui laisse le poète désabusé et amer. Aussi, notre analyse se fera t-elle l'écho d'une rencontre dont le caractère singulier s'échoue sur le portrait d'une femme.
[...] - Le ton change dans la seconde partie du sonnet dont les tercets se veulent l'illustration des réactions du poète frappé par le contrecoup de cette rencontre inopinée. C'est le lieu où il réfléchit et où il exprime ses doutes sous forme de questions et d'exclamation directement adressées à la femme. On notera l'emploi du tutoiement, artifice qui consiste à la faire exister ainsi qu'à prolonger son passage déjà achevé, ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? - la rencontre appartient au passé, mais le poète tente de poursuivre sa contemplation à travers l'espoir vain de la revoir un jour. [...]
[...] La certitude habille le dernier vers derrière le fait que le poète a aimé cette passante et qu'elle aurait entrevu ce sentiment en lui : à toi qui le savais ! (vers 14). Nous assistons alors au drame de l'incompréhension entre l'homme et la femme. Baudelaire entretenait des relations ambiguës avec les femmes qu'il considérait comme déloyales. II La description d'une femme 1 Une femme attirante à la beauté destructrice - le poète est en position d'observation de la passante. [...]
[...] - Baudelaire utilise la contradiction pour parler de cette femme en soulignant le paradoxe de sa personnalité douce mais synonyme de mort par la douceur qui tue Il adjoint à son portrait une ambiguïté dérangeante. - ce mystère ne serait-il pas le symbole d'une fatalité contre laquelle le poète ne peut rien car contraint d'accepter la situation. Conclusion Le poème est un récit que l'on peut qualifier d'anecdotique. Baudelaire y relate une rencontre amoureuse impossible dans un contexte particulier synonyme de violence et d'agressivité. [...]
[...] Notons là la volonté de Baudelaire de faire du beau à partir du thème de la souffrance, un des principaux objectifs de l'écriture des Fleurs du Mal. - Le fait qu'elle se distingue d'entre les autres passantes, c'est la rencontre entre le noir de son habit de deuil et la blancheur de sa jambe (motif de la statue). - la volonté de Baudelaire d'extraire la beauté du mal se poursuit quand après avoir dressé un portrait élogieux de la femme il utilise un vocabulaire négatif dans le 1er tercet relatif à son œil dans lequel il aperçoit un ciel livide où germe l'ouragan Tout à coup la femme admirée devient une promesse de souffrance. [...]
[...] - La femme est présentée en mouvement, ce qui renforce sa prestance et sa beauté à travers l'ondulation de ses vêtements soulevant, balançant le feston et l'ourlet (vers dont le rythme 3 x 4 syllabes participe à la description de son allure agile et noble Ce geste qui met en valeur le feston et l'ourlet apparaît comme le motif déclencheur de l'attirance du poète pour cette femme. On a l'impression que l'image de cette femme ressemble à une vision qui se décompose progressivement derrière un sentiment de légèreté. - La métaphore du vers 5 illustre la beauté parfaite de la femme qu'il compare à une œuvre d'art. Peut-on entrevoir ici, le mythe de Pygmalion qui après avoir sculpté une statue de femme est parvenu à lui donner la vie? Serait-ce là un motif illustrant la quête de la femme idéale ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture