Arthur Rimbaud (1854-1891) est tout d'abord un adolescent prodige fugueur et révolté, qui se rebelle contre le nationalisme ambiant, les inégalités et la guerre (il écrit dès 16 ans Ma Bohème, Le Dormeur du Val...).
Puis, à partir de 1871, Rimbaud décide de changer le monde par la poésie et établit un projet poétique ambitieux. Invité à Paris par Verlaine, le poète exalté écrit Le Bateau Ivre qui lui permettrait de s'introduire dans les cercles littéraires parisiens (...)
[...] Celle-ci, symbolisée par nos lyres est amoindrie par la structure de comparaison plus forte que De la même manière, il apparaît impossible d'accèder aux rousseurs amères de l'amour par l'alcool, moyen d'inspiration des poètes maudits qui est limité ici. CONCLUSION Un poème caractéristique d'une révolte de Rimbaud, symbolisée par la violence omniprésente, qui rappelle le dérèglement des sens cher au poète (poésie illuminée Un poème qui marque la volonté et le besoin de purification, d'affranchissement d'un monde oppressant. C'est à cette condition qu'on peut atteindre le monde de la poésie. Un poème qui met en valeur un voyage initiatique qui conduit à la connaissance dans la suite du poème J'ai vu ) mais aussi à la déception. [...]
[...] Le mot tohu-bohu triomphant synonyme de tapage, résume cette violence de la mer. On est donc en présence d'un environnement hostile et révolté, sauvage et agressif Une violence libératrice Cette série d'agressions semble affranchir le voyageur de plusieurs contraintes : La violence des Peaux-Rouges le libère des haleurs (c'est à dire des guides, des liens). Cette violence permet au voyageur de descendre où [il voulait] ; organisation symétrique du vocabulaire : Comme je descendais des Fleuves impassibles Je ne me sentis plus guidé par les haleurs (v.1 et v.2) [ ] Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages Les fleuves m'ont laissé descendre où je voulais. [...]
[...] On peut y voir un aspect prémonitoire du destin de Baudelaire qui à cette époque s'engage dans une nouvelle expérience poétique (la rencontre de Verlaine), expérience qui se finira par un échec. [...]
[...] II. Un voyage initiatique dans la poésie 1. Un voyage marqué par une progression Un voyage au rythme accéléré : d'un voyage paisible sur un fleuve impassible rythme contraint et lent des haleurs on gagne un voyage sur une mer déchaînée. Cette accélération est accentuée par le verbe courus mis en rejet. Cette accélération marque l'approche d'un aboutissement, l'approche du monde de la poésie. [...]
[...] Les haleurs représentent donc des éléments qui guident mais qui surtout empêchent le voyageur de descendre La violence des peaux-rouges les anéantit. Cette violence des Peaux-Rouges permet au voyageur de passer de l'impassibilité au déchaînement : le fleuve, qui encadre les deux premières strophes, est impassible au vers conduisent le voyageur m'ont laissé descendre vers le clapotement furieux des marées La violence, si elle entraîne le voyageur vers le déchaînement, l'entraîne aussi vers la liberté : du fleuve plus ou moins étroit où guident les haleurs on passe dans une mer où grappins et gouvernails sont dispers[és] Une violence qui abolit un monde refusé par le poète Par extension, cette violence libératrice met fin à un monde que le poète renie : La construction chiasmatique des strophes 1 et 2 (symétrie des vers opposés) met en liaison non seulement les haleurs et les fleuves (voir paragraphe précédent), mais aussi les Peaux Rouges criards [ ] cible avec les blés flamands et les cotons anglais et les ayant cloués avec équipage La violence des Peaux-Rouges marque dont la fin du tapage et des équipages symboles du monde économique et social que l'auteur refuse et dont il est d'ailleurs insoucieux Pour le poète, cette violence n'a rien à voir avec la vision mortifère des océans propagée par les romantiques, comme le montre l'allusion à Oceano nox de Hugo, que Rimbaud conteste indirectement (structure Qu'on appelle + opposition dansé et victimes Le poète conteste ainsi la vision romantique, par la violence. [...]
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