A l'harmonieux équilibre de la Renaissance succède, dès la seconde moitié du XVIe siècle, le sentiment de l'instabilité du monde. Le baroque naît en Italie de ce vacillement de la Renaissance et se propage peu à peu à tous les pays européens. Il concerne tous les arts, l'architecture en premier lieu, mais aussi la peinture, la sculpture, la musique et la littérature. Le terme baroque provient de la joaillerie où barroco désigne en portugais une perle irrégulière, mais il ne sera utilisé qu'à partir de la fin du XVIIIe siècle dans le domaine artistique pour désigner des ?uvres fondées sur l'imagination, la somptuosité et le mouvement. Les limites chronologiques du mouvement, assez floues, vont, pour -certains, du maniérisme italien de la Renaissance au rococo de l'époque des Lumières. Le classicisme, lui, est un phénomène culturel français des années 1660 qui se diffuse difficilement en Europe (...)
[...] Or, dans ce monde ouvert, en évolution, Dieu ne montre pas à l'homme de voies toutes tracées, il n'existe pas de lois intangibles. L'être humain dispose, dans ces conditions, d'une liberté d'action. Il peut lutter, avec chance de succès, contre les forces extérieures qu'il doit affronter. Les dures conditions de sa vie lui ont montré que certes il pouvait être vaincu, mais qu'il pouvait aussi triompher. La complexité de la situation politique, le renversement des alliances, l'atmosphère de conspiration l'ont également convaincu que son avenir lui appartenait, qu'il dépendait de ses choix et que l'irréversible n'existait pas. [...]
[...] Tout change. Tout bouge. Le mouvement est roi : il triomphe dans les réalisations de l'architecte italien Bernin (1598-1680) ; il marque la musique de Monteverdi (1567-1643) aux multiples arabesques ; il est présent dans le déchaînement des récits de combats de L'Astrée d'Honoré d'Urfé. Le goût pour le provisoire Cette conception détermine les goûts de l'homme baroque. Il est attiré par l'eau, image même de l'écoulement, de l'insaisissable, ou par le feu aux formes étranges et éphémères. Il aime se déguiser, se travestir : la tragi-comédie de l'époque utilise fréquemment ce jeu du déguisement qui, par convention, assure le complet incognito à celui qui s'y livre, le transforme fondamentalement. [...]
[...] Les décorateurs baroques sont passés maîtres dans l'art du trompe-l'œil. A l'intérieur des édifices, ils excellent à peindre des fenêtres, des colonnes qui ont toute l'apparence de la réalité, à donner l'illusion du volume ou de la profondeur. Les auteurs dramatiques jouent avec la fiction et la réalité, en intégrant, grâce au procédé du théâtre dans le théâtre, une seconde pièce à l'intérieur de leur pièce principale. Cette floraison décorative est en liaison avec la volonté des créateurs de laisser s'exprimer leur fantaisie, de ne pas soumettre leur art à des règles, de revendiquer la pleine liberté d'expression. [...]
[...] Il est attiré par le fantastique, par tout cet inconnu auquel sa curiosité aspire. Bref, le baroque, c'est la vie, c'est l'art de la vie, parfois outrancier et théâtral, mais séduisant par sa capacité à adhérer pleinement au monde. [...]
[...] De l'Espagne et du Portugal, où il s'épanouit, le baroque gagne les colonies d'Amérique du Sud. Quant à la France, sa volonté de s'émanciper de l'influence italienne et sa tendance au rationalisme la conduisent à imaginer une voie originale où le baroque, sans jamais disparaître complètement, se marie avec l'exigence d'ordre et de mesure qui caractérise le classicisme. Théâtralité et mouvement L'art baroque déploie toute sa splendeur dans les églises : la mise en scène de la foi réclame une ornementation toujours plus riche, une dramaturgie toujours plus spectaculaire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture