Le Feu de Henri Barbusse (1873-1935), publié dès 1916, est le reflet de l'hécatombe du conflit qui a engagé un grand nombre de nations entre 1914 et 1918 et que l'on a nommé la Première Guerre mondiale après 1945. Ce roman autobiographique, qui reçu en hommage le prix Goncourt, relate la vie des Poilus dans les tranchées de Soisson, de l'Argonne et de l'Artois et illustre l'absurdité intrinsèque de toute guerre. Ainsi, à première vue, il semble que Le Feu s'inscrit dans un idéal de paix alors même que le conflit fait rage, ce qui atteste de l'audace de son auteur, écrivain combattant (...)
[...] dit-il en s'adressant à ses compagnons d'escouade. Enfin, nous pourrions encore noter la vision de ces soldats, dans le dernier chapitre, qui se tiennent dans les bras l'un de l'autre afin de pouvoir s'entraider à dormir Un appel au patriotisme D'autre part, Le Feu semble mettre en abyme un appel au patriotisme en dénonçant le profond fossé qui sépare le front de l'arrière. C'est lors de la Virée de notre escouade que nous, lecteur, pouvons percevoir l'importance de ce fossé. [...]
[...] En effet, au sortir de la guerre, Barbusse fonde l'ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants) et attise un esprit ancien combattant pour une mémoire collective durable. CONCLUSION En guise de conclusion, il semble essentiel de rappeler que Le Feu est avant tout un roman pacifiste par son réquisitoire contre la guerre. Mais nous avons vu que Barbusse prône également l'esprit patriotique en montrant l'exemple de la solidarité des soldats au front et en pointant du doigts les égoïstes de l'arrière pour une prise de conscience sur l'importance de l'entraide en temps de crise. [...]
[...] C'est la tranchée. Le fond en est tapissé d'une couche visqueuse d'où le pied se décolle à chaque pas avec bruit, et qui sent mauvais autour de chaque abri, à cause de l'urine de la nuit. Les trous eux-mêmes, si on s'y penche en passant, puent aussi, comme des bouches Plus loin, il évoque les bruits qui l'encerclent «Tac ! Tac ! Pan ! Les coups de fusils, la canonnade et, par la voix de Blaire, la saleté j'suis pas sale comme ça dans le civil Mais le quotidien des Poilus, c'est aussi l'omniprésence des poux, des maladies et l'impossibilité de s'entretenir : dès leur réveil, les camarades de tranchées du narrateur se grattent à cause des gos et Volpatte constate même qu'il a attrapé la crève tandis que des hommes sont encrassés de poils non rasés ce qui d'ailleurs a valu le surnom de Poilus aux soldats de la première guerre mondiale. [...]
[...] Ainsi, d'après toutes ces constatations, nous ne pouvons que corroborer les propos de Luc Rasson qui dit que Le Feu est l'oeuvre non seulement d'un grand écrivain, mais aussi d'un grand Français Malgré les efforts de Barbusse pour empêcher la réitération de la guerre, le XXème siècle sera de nouveau affaibli par un conflit mondial en 1939. Il semble que l'organisation littéraire de la résistance contre la guerre s'organise de manière plus poétique durant cette seconde guerre mondiale à l'image du recueil de poèmes Les Yeux d'Elsa de Louis Aragon. [...]
[...] Un témoignage réaliste Le Feu est un témoignage vivant de réalité puisque, rappelons-le, Barbusse s'est engagé volontairement sur le front et ce afin de pouvoir défendre son pays. D'ailleurs, le chapitre XIII nous montre Barbusse en train de prendre des notes sur ce qu'il voit : Barque me voit écrire De cette manière, il occupe une position homodiégéitique dans le roman, ce qui en accrédite le contenu qui prend valeur de vérité absolue. D'autre part, la transcription du langage argotique des soldats renforce la véracité des évènements. [...]
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