Entrée en matière : Les enterrements ne seraient-ils qu'une mise en scène où chaque personnage s'efforce de tenir le rôle qui lui incombe, parfois avec hypocrisie ? Déjà La Fontaine, dans sa fable Le Curée et le Mort, ironisait :
Un mort s'en allait tristement
S'emparer de son dernier gîte ;
Un Curé s'en allait gaiement
Enterrer ce mort au plus vite.
Verlaine écrira par la suite un sonnet intitulé L'Enterrement où il fustige les héritiers resplendissants... Balzac quant à lui décrit avec précision l'enterrement du père Goriot afin de récréer " l'illusion du travail " chère aux auteurs réalistes du XIXème siècle (...)
[...] Mutisme, solitude de Rastignac qui est fort différent des autres personnages présents, car il est plongé dans sa tristesse, mais aussi dans ses réflexions. Gestes et attitudes symboliques de Rastignac : Compassion, respect, piété - Le passé, monde de la pureté, est enterré : l'image - La vertu, le sentiment, sont enterrés : la larme La dernière honte - Le pourboire : révélateur de la misère passée/ présente mais détonateur pour l'avenir 2.2 Un choix définitif : réussir ! Transfiguration de la capitale - personnification et interprétation de ‘'tortueusement'' - allégorie de la ‘'ruche bourdonnant'' - choix révélateur des lieux : haute société, beaux quartiers Position symbolique du conquérant, bras croisé, dominant, regard en plongée Transition : Mais derrière cette description, ces transfigurations on voit bien quel sont les regards et le jugement de Balzac. [...]
[...] Le temps : - rapidité des actions : accélération du destin, oubli - climat humide, sombre d'une fin de journée : tristesse, énervement Les lieux : - l'atmosphère sombre et la proximité de la chapelle, dans ce quartier miséreux, sordide où le père Goriot a terminé sa triste destinée. - le symbole des calèches armoriées et vides représentant le luxe, la position sociale des filles à travers les armoiries, mais aussi que vide de leur cœur, l'absence de toute humanité. Transition : Face à ce monde indifférent, hypocrite, dominé par l'intérêt, décrit impitoyablement par Balzac, le jeune Rastignac subit sa dernière et cruelle initiation. La fin d'une initiation sentimentale et sociale 2.1 L'extrait révèle une très nette évolution psychologique. [...]
[...] CONCLUSION : - Bilan : Rastignac : un personnage- type de romans réalistes et naturalistes du XIXème siècle : le jeune provençal arriviste et ambitieux qui tente de réussir socialement à Paris (gout pour le pouvoir, l'argent et la conquête amoureuse). - Elargissement : à comparer à Julien Sorel, héros de Stendhal dans Le Rouge et le Noir ou au tableau de Gustave Courbet, L'Enterrement à Ornans qui fait scandale en 1851 pour le réalisme de la scène et le choix du sujet considéré comme bas et vulgaire pour la peinture. La mort d'Emma dans Madame Bovary de Flaubert donne aussi les détails crus et très réalistes sur les effets dévastateurs de l'arsenic. [...]
[...] Terme révélant le cynisme, le refus du sentiment. - Le dîner au jour de deuil, l'appellation révélatrice de Mme de Nucingen au lieu de Delphine : femme du banquier, protectrice, sésame pour pénétrer dans la jungle de la finance. - Contraste entre l'exagération des postures, la fausse grandeur des propos et l'acte accompli, le dîner chez les Nucingen. D'ailleurs dans les premières versions, Rastignac rentrait chez lui, dans sa garçonnière, rue d'Artois ! 3.2 Une parabole : Mort, renaissance, retour des personnages - Déchéance, Mort de Goriot ( Education, Naissance de Rastignac - Ce dénouement clôt tragiquement la vie du personnage Goriot, lance un personnage important de la Comédie Humaine, qui épousera la fille de Delphine, qui obtiendra son salaire, pour son poste d'amant attentionné, des mains de Nucigen, parvenant au rang de ministre en 1845 dans Les comédiens sans le savoir. [...]
[...] COMMENTAIRE DE TEXTE Balzac, Le Père Goriot (excipit du roman) Introduction rédigée : - Entrée en matière : Les enterrements ne seraient-ils qu'une mise en scène où chaque personnage s'efforce de tenir le rôle qui lui incombe, parfois avec hypocrisie ? Déjà La Fontaine, dans sa fable Le Curée et le Mort, ironisait : Un mort s'en allait tristement S'emparer de son dernier gîte ; Un Curé s'en allait gaiement Enterrer ce mort au plus vite. Verlaine écrira par la suite un sonnet intitulé L'Enterrement où il fustige les héritiers resplendissants Balzac quant à lui décrit avec précision l'enterrement du père Goriot afin de récréer l'illusion du travail chère aux auteurs réalistes du XIXème siècle. [...]
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