Importance du contexte
Il est fait allusion au contexte à plusieurs reprises : il s'agit d'une ''fête'' , l. 2, ce qui favorise une rencontre. L'atmosphère magique (''lumière'' l. 14, "musique" , l. 15) du grand bal va favoriser l'apparition merveilleuse.
Indirectement, c'est la fête qui est à l'origine du geste insensé de Félix, car c'est la tenue de soirée de Mme de Mortsauf qui permet de dévoiler ses épaules. C'est donc la fête qui permet la rencontre (...)
[...] 6-7 et en y roulant ma tête , l La description des épaules révèle, on l'a vu, en quoi réside cette sensualité. Mais le premier paragraphe annonce déjà les qualités spirituelles de Mme de Mortsauf, telles qu'elles seront évoquées dans le deuxième paragraphe. Ces épaules si vivantes sont, en effet, personnifiées : de pudiques épaules qui avaient une âme , l elles semblent annoncer la timidité d'une jette fille comme la pourpre de la pudeur , l Mme de Mortsauf représente la pureté. [...]
[...] Le contact est, en effet, prolongé et intense : plongeai , " se jette toutes ces épaules en y roulant ma tête Du reste la réaction de la femme est significative : Cette femme poussa un cri perçant , l. 14-15. Elle réagit à une intrusion dans son intimité, dans son corps. L'émotion amoureuse se traduit aussi par une sorte de paralysie de l'être : " je fus pétrifié", l On rejoint là le mythe de la femme qui a tout pouvoir sur l'homme. Comme la Gorgone Méduse, comme Mélusine, Mme de Mortsauf a le pouvoir d'immobiliser le jeune homme éperdument amoureux. [...]
[...] 10, pudiques l la pudeur offensée , l évoquent une jeune fille . Mme de Mortsauf est idéalisée en figure religieuse de la Vierge. Peut-être faut-il voir là une reconstruction après coup de cette scène, par un Félix mûri par l'expérience et qui, quand il écrit la lettre à Nathalie de Manerville, connaît le déroulement ultérieur de l'histoire. De cette idéalisation découlent les part-pris du portrait. II Les partis-pris du portrait La femme est peinte par son adorateur. Le regard est donc éminemment subjectif, amoureux, le portrait est laudatif . [...]
[...] On a donc, à la fois, une vision directe et de l'intérieur, et une reconstruction a posteriori par un personnage qui n'est plus un jeune homme et qui éclaire de son expérience et de sa connaissance des faits qui ont suivi la scène qu'il rapporte. Le narrateur mêle ainsi récit, description, analyse. Le portrait n'est donc pas donné pour lui-même mais s'inscrit dans une dynamique narrative. Il constitue cependant, en rendant hommage à la beauté et à la bonté de Mme de Mortsauf l'origine de l'histoire d'amour racontée par le roman. [...]
[...] Mme de Mortsauf est, dans le deuxième paragraphe, présentée comme une madone : vocabulaire religieux : sainte colère , l le couple ''pardon l / repentir l et puis surtout adorations l D'autre part, la lumière qui semble émaner d'elle ainsi que la couronne de cheveux cendrés l évoquent une auréole. Malgré le baiser, donné comme on donnerait un coup de poignard je me plongeai dans ce dos , l. Mme de Mortsauf est, et elle le restera jusqu'à la fin du roman, intouchable. Ce statut de déesse, a été préparé par deux images contradictoires mais convergentes : Madame de Mortsauf , c'est à la fois la mère et la vierge. Félix compare son geste à celui " un enfant qui se jette dans le sein de sa mère l. [...]
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