La lettre est un élément traditionnel du roman et peut même aller jusqu'à s'identifier à la narration toute entière dans le cas du roman par lettres. De La Princesse de Clèves, dans laquelle toute une part de l'histoire s'organise autour de la lettre du Vidame de Chartres et de sa récriture par les deux amants, à L'orgue de Barbarie de Bernard Chambaz, en passant par l'essentiel des romans du XIXe siècle on n'en finirait pas de dénombrer les oeuvres romanesques utilisant les lettres.
Balzac a lui-même usé du procédé, non seulement dans le roman épistolaire (Le Lys dans la vallée ou Mémoires de deux jeunes mariés) mais également dans la plupart de ses romans. Illusions perdues propose ainsi presque une trentaine de lettres citées, résumées, ou simplement évoquées.
La lettre possède un rôle souvent complexe à la fois par son contenu mais aussi en tant qu'objet. Elle permet également (comme le dialogue) la présence du discours au sein du texte narratif. Enfin elle joue sur deux plans : par rapport aux personnages bien entendu (ce que l'on pourrait appeler le niveau interne) et par rapport à l'art du romancier (ce qu'on pourrait nommer le plan esthétique ou celui de la lecture) (...)
[...] En fait Métivier agit pour les Cointet qui veulent réduire David aux abois Métivier ( David (500) Le ton est totalement différent et informe David des malhonnêtetés de Lucien. C'est un mot très sec qui signifie l'engagement des poursuites. L'intérêt principal est d'articuler nettement les étapes de la chute de la maison Séchard. Le ton de la lettre est moins abstrait que le récit scrupuleux du narrateur quant l'inexorable marche de la justice Lucien ( Eve (512) La lettre parvient à Angoulême le 2 septembre, elle est datée du 29 août. C'est la première depuis celle qui informait David de l'escroquerie des trois billets. [...]
[...] Sans illusion pour Lucien elle n'a pas la même perspicacité avec Petit-Claud encore qu'elle déclare : Petit-Claud est inexplicable pour moi. Il s'agit d'une lettre d'information pour un personnage qui est isolée complètement Lucien ( David (565) Lettre incluse dans la précédente (//lettre de sa mère ou de sa sœur quand il était à Paris) Lettre amicale où paraît l'insouciance de Lucien et son irresponsabilité : l'égoïste tout en affectant de la distance par rapport aux honneurs qu'on lui prépare ne vit que de ce maigre succès –organisé par ses ennemis. [...]
[...] Son goût pour les lettres est très intéressé : il se compare aux génies passé (de la trempe de d'Arthez) mais voit dans la littérature un moyen de parvenir : les écrivains deviennent riches et je serai riche La lettre est un moyen de passer d'un univers à l'autre. Il se présente comme désabusé mais plein d'énergie pour les travaux de l'esprit. Le temps est présenté comme l'argent : fuyant de façon incompréhensible 7. Lucien ( sa famille (245) chef-d'œuvre de sensibilité, de bon vouloir, un horrible cri que lui avait arraché sa détresse La lettre nous est refusée par B. L'accent va porter sur les effets de la missive tels qu'on peut les lire dans les réponses. [...]
[...] L'ironie tragique est ici mise en place grâce à l'utilisation de la lettre dans la narration. conclusion Les lettres sont nombreuses et diverses dans Illusions perdues. Les personnages acquièrent une particulière densité grâce à cette parole que les lettres délivrent. Elles participent à la diversité d'un roman qui loin d'être monologique laisse place à d'autres voix que celle du narrateur et permet au lecteur le rêve et l'imagination. Il ne s'agit pas d'une œuvre fermée, au sens posé mais d'un texte ouvert à l'interprétation. [...]
[...] Les lettres comme arme ou comme aide Les lettres dans le schéma actantiel sont aussi bien de puissants adjuvants comme de redoutables opposants. Ainsi la lettre est une aide à plusieurs reprises pour Lucien : quand il obtient le soutien financier de sa famille grâce à un chef-d'œuvre de sensibilité (245) ou quand l'aide de Lousteau lui permet de parader dans Angoulême (558). Les lettres peuvent au contraire représenter une menace : le naïf Lucien ne le comprend pas et renvoie à Mme de Bargeton ses lettres, sur les conseils avisés de Châtelet, qui travaille pour son alliée : Elle vous a écrit, renvoyez-lui toutes ses lettres, elle sera sensible à ce procédé de gentilhomme Le héros candide se prive ainsi d'un moyen de pression sur son infidèle soutien. [...]
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