Lecture analytique du texte Ballade des pendus de François Villon qui appartient à la séquence "Argumentation dans tous les genres".
[...] Ainsi, La Ballade des Pendus reste son adieu au monde. L'Epitaphe de Villon, comme l'indique le second titre, est une ballade. Elle se compose de trois dizains et un envoi (strophe de 5 vers). Villon s'adresse ici à ses confrères et à Dieu en exprimant une représentation de la mort. Il parle en tant que mort et essaie de se racheter. Le choix de la ballade est assez paradoxal, car la ballade est à l'origine un poème amoureux, alors qu'ici Villon traite la mort. [...]
[...] Le Diable est mentionné par les mots enfer (vers infernal foudre (vers 18) qui menace les pendus. Cette lutte est renforcée par le verbe absouldre mis à la rime. Dieu est représenté 3 fois : dans le refrain, par la Vierge Marie (vers 16) et par l'appellation Prince Jhesus (vers 31). - > Le pouvoir de Dieu apparaît comme universel tous (vers alors que le Diable menace seulement les pendus nous II La croyance dans l'au-delà 1. Allégorie de la mort En deuxième partie, nous allons voir la croyance dans l'au-delà. [...]
[...] Par ailleurs, l'adverbe trop (vers rappelle aux hommes les dangers des abus du monde. Ce fameux thème des vanités lisible par dévorée (vers mis à côté du verbe nourrir désigne la cruauté de la vie. La citation Quoy que fusmes ociz par Justice (vers 12-13) Ceci suggère qu'il n'y aucune différence entre le monde des morts et des vivants. C'est donc en vain que les vivants essayent de se différencier des pendus les considérants avec desdain (vers 12). On peut d'autre part relever 2 rejets aux vers 12-13 avoir desdain et Par Justice et que desdain et par justice sont opposés Symbolique de l'univers Par ailleurs, on a donc une représentation de la mort qui repose sur la présence du mythe primitif de la création : un peu de terre, un peu d'eau pour bâtir une figurine, du feu pour la cuire et une peu d'air pour l'animer, au sens propre ce qui signifie lui donner une âme. [...]
[...] C'est pourquoi Villon peut ainsi généraliser La violence de cette description Cependant, Villon cherche aussi à persuader le lecteur en le choquant avec la violence de la description. Il y a beaucoup de participes passés dévorées, nourrie, pourrie, debuez, lavez employés en grande majorité dans le sens passif sans complément d'agent, ce qui renforce cette violence. L'enjambement aux vers 23-24 cavez et arraché met aussi en relief la violence de la description. On peut aussi remarquer cette dernière dans les consonnes utilisées arrachés (vers 24) chair (vers 6). [...]
[...] Cela permet donc à Villon de nous donner des conseils. On peut relever des impératifs pour le justifier : priez (vers 10-20-30), ne nous harie (vers Garde (vers ainsi que 3 formules qui expriment la compassion et qui entraine une supplique soulignée dans la phrase du refrain. Les hommes sont sollicités à être les intermédiaires entre les pendus et le ciel. Les vivants ont donc intérêt à exercer le pardon. Il en va de leur vie dans l'au-delà. Pour conclure, on ne retient pas de ce poème le portrait du mauvais garçon qu'était Villon mais celui d'un homme qui porte l'angoisse de l'abandon de Dieu. [...]
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