En 1834, "l'enfant terrible du romantisme" Alfred de Musset publie On ne badine pas avec l'amour. Cette pièce se présente sous forme de "proverbe", genre littéraire à la mode au XVIIIème qui consistait à illustrer par une pièce assez courte une vérité humaine. Elle s'inscrit par là, malgré de nombreux thèmes romantiques et de fortes ressemblances avec le drame défini par Victor Hugo, dans un certain classicisme. L'intrigue principale mène les personnages principaux, de jeunes gens en quête d'absolu, vers une fin tragique, illustrant le titre de l'oeuvre (...)
[...] ) Regarde comme notre image a disparu ; la voilà qui revient peu à peu ; l'eau qui s'était troublée reprend son équilibre ; elle tremble encore ; de grands cercles noirs courent à sa surface ; patience, nous reparaissons ; déjà je distingue de nouveau tes bras enlacés dans les miens ; encore une minute, et il n'y aura plus une ride sur ton joli visage ; regarde ! c'était une bague que m'avait donnée Camille. CAMILLE, à part. Il a jeté ma bague dans l'eau. PERDICAN Sais-tu ce que c'est que l'amour, Rosette ? Écoute ! le vent se tait ; la pluie du matin roule en perles sur les feuilles séchées que le soleil ranime. [...]
[...] Introduction En 1834, l'enfant terrible du romantisme Alfred de Musset publie On ne badine pas avec l'amour. Cette pièce se présente sous forme de proverbe genre littéraire à la mode au XVIIIème qui consistait à illustrer par une pièce assez courte une vérité humaine. Elle s'inscrit par là, malgré de nombreux thèmes romantiques et de fortes ressemblances avec le drame défini par Victor Hugo, dans un certain classicisme. L'intrigue principale mène les personnages principaux, de jeunes gens en quête d'absolu, vers une fin tragique, illustrant le titre de l'oeuvre. [...]
[...] Il utilise aussi des impératifs, regarde lève-toi écoute et des interrogations vois-tu semblant ainsi n'avoir pour seule destinataire que Rosette. La destinataire indirecte, Camille Perdican destine en réalité ses paroles à sa cousine cachée car il parle à haute voix, de manière que Camille l'entende Ce sont surtout, à l'intérieur même du discours, les comparaisons entre Rosette et Camille qui dévoilent les intentions du jeune homme : si Rosette, simple paysanne, ne comprend pas forcément toutes les allusions ou leur portée, Camille devine qu'elle est bien la destinataire des paroles de Perdican. [...]
[...] vise directement Camille. Perdican veut lui montrer la beauté du sentiment, associé à une nature idyllique le vent se tait la pluie du matin roule en perles Rosette ne souhaitant pas se faire religieuse elle se trouve jeune et belle dans les bras d'un jeune homme : le lien explicite des deux énoncés, unis dans la même phrase, et l'utilisation de procédés généralisants un jeune homme permettent à Perdican de donner une leçon à Camille, qui veut se faire religieuse et se retrouve seule, à regarder le bonheur des autres. [...]
[...] La jeune paysanne, déjà sensible au charme de Perdican, ne peut qu'être séduite par tant d'attentions, de propos flatteurs et de rhétorique. Elle apparaît dans cette scène comme une victime, tant par son ignorance de la situation réelle que par sa simplicité. Le procédé du théâtre dans le théâtre utilisé ici par Musset met bien en lumière la cruauté à laquelle l'orgueil va amener les personnages: l'auteur l'utilisera encore par deux fois, Rosette étant le témoin caché, et sacrifié, du badinage des protagonistes. [...]
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