Le déterminisme des astres.
Et d'abord de la lune qui agit sur les hommes dans une correspondance qu'affectionnent les hommes de la renaissance entre micro et macrocosme. La lune est invoquée par R et redoutée par J qui le juge inconstante (II, 2) "la lune, l'astre inconstant qui varie tout le mois sur son orbite" et qui risquerait d'influencer le comportement amoureux de R. La lune, symbole de Rosaline est la rivale de Juliette-soleil, comme deux pôles antithétiques (...)
[...] Pourtant l'espace de la scène permet aux personnages de vivre intensément des moments de grâce volés au temps, à l'inconstante lune, à la Fortune ou au monde et de croire qu'on peut exercer son libre-arbitre et accomplir son destin. Mais celui-ci se joue des hommes, et joue avec le temps. Ainsi s'accomplit ce qui avait été annoncé par le prologue : la fatalité et le tragique sont l'expression de la parole du dramaturge et ils reflètent à la fois sa vision de la vie et sa conception du genre tragique. [...]
[...] Comme par exemple le frère Laurent avec la durée très précise d'action de son poison ( 42 heures). C - En outre, le hasard se sert des hommes pour mener à bien ses plans. Rôle de personnages qui sont de simples utilités : Frère Jean ; Balthazar, émissaires malchanceux ignorant la gravité de leurs actes, l'apothicaire instrument de mort consentant, à cause de la misère. La nourrice, messagère du bonheur et du malheur, adjuvante et opposante, tantôt rendant possible la passion, tantôt voulant la réduite au caractère banal d'une aventure passagère. [...]
[...] Quant à Frère Laurent, il espère en se battant contre le Fortune, permettre de restaurer la paix dans la cité. Il cherche à réguler des comportements passionnels : passion de la haine, passion de l'amour, passion du désespoir. Il joue avec les lois sociales et religieuses en sanctifiant un mariage clandestin. Il prétend se servir de la vie et de la mort pour contrer la Fortune alors qu'il est son jouet et ne peut que constater son impuissance " Un pouvoir contre lequel nous ne pouvons rien a déjoué nos plans". [...]
[...] Ensuite nous verrons quel rôle le dramaturge fait jouer au hasard et à la malchance. Enfin la fatalité la plus forte est celle inscrite au coeur des deux héros : leur fascination pour la mort. I - La fatalité extérieure. A - L'ancienne querelle ou la fatalité sociale. Son origine n'est jamais mentionnée et elle touche R & J qui ne sont aucunement concernés par elle autrement que par leur appartenance aux familles ennemies. D'ailleurs, elle pourrait s'apaiser, c'est ce que souhaite le vieux Capulet lors du bal où il interdit à Tybalt de chercher querelle à Roméo. [...]
[...] III - La fatalité se trouve aussi à l'intérieur de l'homme. A - Dans le caractère des amants. personnage mélancolique, hanté par la mort qui fuit le jour, et qui se voir comme " le bouffon de la Fortune", il a renoncé à diriger son destin : " Que celui qui tient la barre de mes jours dirige aussi ma voile J unit constamment la pensée de la mort au mariage. " J'irai, moi, au lit de mes noces et que la mort et non Roméo prenne ma virginité". [...]
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