L'avenir de la liberté - Jean Marie Guéhenno

Résumé du document

Fiche de lecture de l'ouvrage de Jean Marie Guéhenno: L'avenir de la liberté



Faire de la démocratie une valeur c'est rappeler que l'affirmation d'un bien commun, la définition d'un espace public, sont inscrits dans la destinée humaine et qu'aucun individu ne s'accomplit pleinement s'il n'a pas la possibilité qui est pour certain un devoir de s'accomplir dans la vie publique. La démocratie si on l'a prend au sérieux doit être considéré comme une fin en soi, une valeur à laquelle on doit croire, parce qu'elle donne un sens à des vies particulières qui sans elles restent inachevés.

Extraits

[...] L a transparence et le secret L'équilibre entre la transparence et le secret doit définir les communautés. Il exprime l'arbitrage entre la recherche d'une autonomie individuelle, dont la contrepartie peut-être une moindre solidarité de groupe et la recherche d'une transparence acceptée par tous, qui exprime la force d'une communauté mais limite l'autonomie de chacun. Plus nous acceptons d'être transparent plus nous acceptons d'être sous la surveillance du groupe, plus nous protégeons notre part de secret moins nous devons demander de solidarité au groupe. [...]

[...] La désintermédiation politique ne rend pas le pouvoir aux citoyens parce qu'elle n'est pas créatrice de communauté politique. Elle le transfère aux metteurs en scène de du théâtre politique, de convictions partagées, en développant chez la plupart une sorte d'indifférence désabusé crée un terrain propice à toutes les influences et accroît ainsi la volatilité des opinions : les citoyens/consommateurs ne demandent plus qu'on les convainque mais seulement qu'on les distraie de leur solitude. II-Les nouveaux territoires de la politique A-Intérêt général et intérêt public La sphère des intérêts publics ne s'oppose pas à celle des intérêts privés et la seconde n'est pas subordonnée à la première. [...]

[...] Selon lui ces deux libertés qu'on oppose sont en fait inséparables. La liberté des modernes si elle devait conduire à la disparition de la liberté collective, politique, ne pourrait longtemps survivre. La loi démocratique de la majorité ne produit sa légitimité que si elle s'applique à une communauté humaine dont les membres ne contestent pas fondamentalement les contours. Se servir inconsidérément du principe démocratique (réduit à la technique de l'élection) pour bâtir des communautés qui n'existent pas, peut détruire la démocratie au lieu de la consolider, en dressant les un contre les autres des groupes auquel le suffrage universel aura donné une dangereuse assurance. [...]

[...] C'est ce que se propose de faire Jean-Marie Guéhenno dans L'avenir de la liberté. Mis en contexte conceptuellement comme empiriquement, cet optimisme pourrait en effet se révéler beaucoup plus problématique qu'il ne semble l'être de prime abord, notamment car il masque le déficit politique dont souffre l'aménagement politique de l'espace mondial lui-même. L'ouvrage de Jean-Marie Guéhenno présente une thèse intéressante dans la mesure où elle expose les enjeux et difficultés liées à l'émergence de la mondialisation, tout en les acceptant et les résolvant par des réponses adéquates. [...]

[...] Le plaisir de la communion de masse risque alors de l'emporter sur celui du débat politique qui exprimait la liberté du citoyen. III- Les citoyens de la mondialisation A-Démocratie européenne, démocratie américaine De la vision américaine et de la vision européenne, quelle est la plus capable de donner un avenir à la démocratie ?Est-il raisonnable de vouloir maintenir l'aristocratie de mérite qui façonne les démocraties européennes l'inverse est-il sage de contourner la question des valeurs ?Peut-on durablement éviter que l'argent, l'étalon de mesure et le dénominateur commun d'une société qui poursuit des ambitions multiples, ne devienne le valeur suprême ?La réduction au dollar n'est-elle pas une pente naturelle de la société américaine, qui pourrait transformer le dollar d'étalon de mesure en finalité ultime ? [...]