Fiche de lecture de l'ouvrage de Alain Corbin: L'avènement des loisirs (1850-1960)
Début XIXe, le temps des paysans, ouvriers, est «poreux», ouvert à l'imprévu, donc relativement souple. Il est remplacé par un temps calculé, prévu, ordonné. D?où la revendication d'un temps pour soi autonome. Ce temps vide qu'on a obtenu suscite un nouveau temps organisé et prévu : le temps de loisir.
[...] En Italie (1925), Opera Nazionale del Dopolavoro. En Allemagne en 1933 le Front du Travail prend en charge les loisirs du travailleur allemand par l‘entremise de Kraft durch Freude (voyages, randonnées) millions d‘Allemands y ont accès. Dans plusieurs pays démocratiques, le pouvoir politique n‘intervient pas. Aux É-U. par ex. en des salariés ont des congés payés, par des conventions collectives. la veille de la guerre, les pays où les congés payés sont généralisés sont rares (Mexique, France). Les accords excluent souvent les ouvriers En URSS, c‘est un droit inscrit dans le Code du travail de 1922, mais pas appliqué aux kolkhoziens. [...]
[...] Marché du loisir soumis aux lois économiques de la concurrence. Nouvelles machines, horaires fixes, tarifs hiérarchisés. Entre 1879 et 1913 les recettes des établissements de loisirs sont multipliées par 2. Cependant, pas de vrai brassage social, ni au café-concert, ni au théâtre, et toujours ségrégation géographique : à la veille de la première Guerre mondiale, esquisse seulement d‘une culture de masse Le règne du spectacle et la mécanisation du rêve Le temps libre de la Belle Époque est celui de la consommation bruyante et ostentatoire. [...]
[...] Glissement du loisir aux loisirs entre 1870 et 1930 : de la disponibilité aux distractions. Une «classe de loisir» internationale se structure fin XIXe, avec de nouveaux usages du temps que peut aborder par l‘étude du paquebot Le paquebot, ou la vacuité de l‘espace et du temps 2 Sur le paquebot, jeu complexe entre mondanité et disponibilité (le transat). Contiguïté public-privé (heures vides-heures pleines). Transformation des usages du temps de la traversée (fin XIXe). Au début, le réglement est très strict, avec couvre-feu (crainte des incendies), rituel rigide d‘inspiration britannique. [...]
[...] Le Tour de France n‘existe que par L‘Auto qui donne des comptes rendus quotidiens de l‘étape de la veille. La radio des années 30 prend le relais, la course existe parce qu‘elle se parle et qu‘elle s‘écrit. Le sport, avec ses performances constantes, toujours renouvelées, alimente la machine informative dont est issue la temporalité actuelle. Chap Le temps libre au village, 1830-1930 (J.-C. Farcy) Introduction : les études sur les loisirs sont consacrées en quasi-totalité à la ville. D‘où un risque de sous-estimer l‘influence des rythmes cosmiques et biologiques. [...]
[...] Déclin dans le dernier quart du siècle, départ des jeunes, espacement des réunions, puis repli sur le seul cercle familial. b. Évolution des fêtes : fêtes patronales et spectacles. Renforcement de la fête patronale, pôle majeur de l‘année festive. Le côté profane se développe parallèlement à l‘affaiblissement du contrôle des notables. D‘acteurs, les villageois deviennent consommateurs de spectacles (manèges forains). Repli des festivités sur la famille et l‘alimentaire. c. L‘apogée du cabaret. La fin des années 30 : pic du nombre de débits de boisson 500 000). [...]
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