La coopération entre les pays développés et l'Afrique est une nécessité morale, du fait également des menaces dont l'accroissement de la pauvreté sur ce continent est porteur. Les efforts doivent porter d'abord sur la prévention des conflits, en mobilisant les moyens réorientés de l'aide au développement. Les droits fondamentaux de l'Homme doivent être pourvus, aucune dictature n'ayant jamais conduit un pays au développement. Les ressorts de ce dernier étant endogènes, ce sont les conditions de son éclosion qu'il faut réunir par l'appui à l'économie populaire et au microcrédit. Un autre modèle de gestion publique, décentralisé, est à encourager.
[...] Un état- major spécialisé, tenant à jour son information sur les tensions et les crises, et supervisant la formation des unités nationales susceptibles de lui être affectées en cas d'opérations, devrait en être l'élément permanent à une indéniable nécessité. Les pouvoirs découlant du chapitre VII de la Charte des Nations unies devraient être délégués à l'Union africaine, celle- ci prévoit explicitement dans son article 4 le terme d'ingérence. Le Parlement européen a voté une recommandation pour la création d'observatoires régionaux des tensions. C'est parfaitement compatible avec l'accord de partenariat de Cotonou. Comment favoriser l'émergence des droits de l'Homme et de la démocratie ? sommaire Aucune dictature n'a permis en Afrique le décollage économique. [...]
[...] C'est un processus d'accompagnement qu'il faut savoir mettre en œuvre, dont les collectivités territoriales et les ONG peuvent être des agents beaucoup plus adaptés que les puissances publiques. Depuis un peu plus d'un an, des signes dangereux s'accumulent concernant l'aide européenne. Il y a renoncement à toute vision globale et abandon de l'idée d'aider chaque pays à réduire ses goulots d'étranglement principaux, quels qu'ils soient. Cela amène certains États membres à souhaiter une rationalisation de l'aide. Conclusion sommaire Tout est à revoir, à commencer par l'ordre des priorités. La paix et la sécurité sont des préalables absolus. [...]
[...] L'idée avait été avancée par le Parlement européen d'engager les pays ACP à définir ensemble les indicateurs de bonne gouvernance, les critères de respect des Droits de l'Homme qu'ils se sentent en mesure de remplir. L'ensemble des références et de valeurs que nous regroupons sous la formule "respect des Droits de l'Homme et de la démocratie" recouvre en fait deux catégories de choses bien différentes. La première c'est le socle minimal de ce que l'on appelle autrement la civilisation. Nos conditionnalités doivent se limiter à ce socle. Nous projetons à tord trop souvent sur les pays en développement l'exigence d'élections libres et pluralistes, comme le besoin de créer des partis politiques. [...]
[...] Nos frontières sanitaires ne sauront sûrement pas être assez étanches pour que ces pandémies ne menacent pas le Nord. L'Afrique présente des intérêts stratégiques pour le pétrole, l'or, l'uranium et quelques métaux rares, indispensables au reste du monde, la production africaine occupe une place notable dans les ressources mondiales. Enfin les habitants d'Europe ou d'Amérique ont un intérêt évident à ce que les politiques africaines de l'environnement s'intègrent pleinement et jouent tout leur rôle dans les stratégies mondiales en train de s'esquisser. [...]
[...] Il ne se parachute guère : c'est de l'intérieur de l'économie populaire qu'il doit émerger. L'Afrique a un immense besoin de mini-sociétés de capital risque et de consultance capables d'aider par l'apport en capital et la compétence gestionnaire à la transformation en entreprises viables de cette inventivité et de cette débrouillardise dont l'économie populaire fourmille. Une autre piste est celle des services de proximité rendus à une population peu aisée capable de les payer quelques centimes, qui lui sont rendus grâce au téléphone portable et à Internet. [...]
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